Des Malaisiens ont réclamé «justice» lundi à Londres pour la mort de 24 villageois, tués en 1948 par les troupes britanniques qui réprimaient une insurrection communiste pendant l'époque coloniale.

Les proches des victimes demandent une enquête officielle sur ces faits et la Haute Cour à Londres doit se pencher mardi et mercredi sur leur requête.

«J'espère que ce gouvernement nous rendra justice», a déclaré Lim Ah Yin, 76 ans, par l'intermédiaire d'un interprète, lors d'une conférence de presse, aux côtés de deux autres Malaisiens.

Le 12 décembre 1948, les soldats britanniques combattant des insurgés communistes avaient entouré un village de plantation de caoutchouc à Batang Kali en Malaisie, alors sous domination britannique, avant de tuer 24 personnes et de mettre le feu aux habitations.

Âgée à l'époque de 11 ans, Lim Ah Yin a raconté avoir entendu le coup de feu qui a tué son père et affirmé que les soldats britanniques avaient simulé une exécution de sa mère afin d'obtenir des renseignements sur la présence de militants communistes.

Loh Ah Choi, 71 ans, a quant à lui raconté que son oncle avait été le premier à se faire tuer par les soldats. «J'aimerais que le gouvernement britannique présente ses excuses (...) J'espère que justice sera rendue à mon oncle», a déclaré M. Loh, qui avait à l'époque «environ sept ans».

Les trois plaignants ont expliqué avoir été emmenés à l'écart du village à bord de camions, comme d'autres enfants et des femmes.

Selon leur avocat, John Halford, qui accuse le gouvernement britannique d'avoir «dissimulé» cet épisode, les victimes étaient désarmées et «ne présentaient aucune menace pour les troupes britanniques qui les ont tuées».

Selon la version officielle, les victimes tentaient de s'enfuir quand elles ont été tuées. Une enquête avait été ouverte puis abandonnée en 1970 en raison selon les autorités britanniques d'un manque de preuves.

En novembre 2011, le gouvernement britannique a refusé de rouvrir une enquête officielle sur ces faits. «Les récits de ce qui s'est passé divergent et presque tous les témoins sont morts», a expliqué une porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères.