L'un des deux otages italiens enlevés par des rebelles maoïstes la semaine dernière dans l'État de l'Orissa, dans l'est de l'Inde, a été libéré, a annoncé l'otage lui-même dimanche à la télévision indienne.

«Ça a été une expérience terrifiante. Ils m'ont finalement libéré aujourd'hui (dimanche). Espérons qu'ils libéreront Paolo (Bosusco) bientôt», a déclaré Claudio Colangelo, 61 ans, à la chaîne de télévision NDTV.

Ses journalistes, a précisé la chaîne, ont marché pendant 16 heures jusqu'à Kandhamal, à environ 250 kilomètres au sud-ouest de la capitale de l'État, Bhubaneswar, point de rendez-vous fixé par le commandant maoïste local, Sabyasachi Panda, pour leur remettre l'otage.

Paolo Bosusco, 54 ans, et Claudio Colangelo, un guide touristique vivant dans l'Orissa depuis dix ans et un médecin de Rome, faisaient ensemble un circuit touristique.

À Rome, le ministre des Affaires étrangères Giulio Terzi a indiqué que Colangelo s'était entretenu par téléphone avec le consul général d'Italie à Bhubaneswar.

«Il lui a dit qu'il était en bonne santé et qu'il voyageait avec des journalistes indiens qui étaient parvenus à atteindre la zone où se trouvaient les deux Italiens», selon un communiqué.

Colangelo a affirmé n'avoir «aucune idée des conditions posées par les maoïstes».

«J'espère qu'ils comprendront que Paolo n'a rien à voir avec cette histoire», a-t-il déclaré à NDTV.

Les ravisseurs des deux Italiens ont fait état de 13 revendications, dont l'arrêt des opérations des forces de sécurité, la fin du tourisme dans les zones tribales et la libération de prisonniers maoïstes.

La prise d'otages est une pratique familière des maoïstes, qui évoluent dans les forêts du Centre et de l'Est de l'Inde, mais les victimes ciblées étaient jusqu'à présent des policiers ou des représentants gouvernementaux.

Le gouvernement de l'État d'Orissa est «prêt à discuter» et invite les maoïstes à «la table des négociations pour un dialogue pacifique», a déclaré le gouverneur de l'État, Naveen Patnaik, après la libération de Colangelo.

Les maoïstes, aussi appelés «naxalites» (du nom d'un village d'où est partie l'insurrection, Naxalbari au Bengale occidental), disent défendre les minorités ethniques et les paysans sans terre dans les régions les plus déshéritées de l'Inde, et lutter contre les violences policières et la corruption.

Les insurgés, qui seraient 10 000 à 20 000, contrôlent surtout des régions rurales, dont certaines sont dotées de riches ressources minières, n'ayant pas bénéficié du développement économique de l'Inde.

Le conflit, qui oppose les insurgés au pouvoir depuis 1967, a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes.