Un diplomate nord-coréen et des parlementaires sud-coréens en sont venus aux mains lundi lors d'une violente dispute au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, obligeant la sécurité à intervenir alors que les États débattaient de la détérioration de la situation en Corée du Nord.

La dispute a éclaté alors que les membres du Conseil prenaient connaissance d'une évaluation du Rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Corée du Nord.

Selon le rapport de cet expert, Marzuki Darusman, qui s'est intéressé à la période allant de septembre 2011 à janvier 2012, la situation des «droits de l'homme et la situation humanitaire ont continué à se détériorer dans le pays» au cours de cette période.

Après la présentation du rapport, plusieurs pays ont pris la parole: la Corée du Nord, suivie de l'Union européenne et du Japon.

Alors que le représentant japonais s'apprêtait à finir son discours, le diplomate nord-coréen, So Se Pyong, s'est levé pour quitter la salle, a constaté un journaliste de l'AFP.

Peu après, des cris ont été entendus dans un coin de la salle du Conseil. Une foule de diplomates et journalistes s'est alors approchée du lieu de la dispute, sans qu'il soit possible de déterminer comment le diplomate nord-coréen et les parlementaires sud-coréens en étaient venus aux mains.

Des agents de la sécurité de l'ONU sont alors intervenus, les uns emmenant le diplomate nord-coréen à l'écart et les autres interrogeant le petit groupe de parlementaires sud-coréens à l'entrée du Conseil.

Le service de sécurité n'a pas souhaité faire de commentaires, indiquant qu'une enquête est en cours pour tenter de comprendre les circonstances de cet incident qui aurait été orchestré, selon des sources qui préfèrent rester anonymes.

Malgré cet incident, les diplomates ont poursuivi leurs discussions.

Avant de quitter la salle, le représentant nord-coréen a indiqué que sa délégation ne reconnaissait pas le mandat du Rapporteur spécial sur la Corée du Nord.

Il a estimé qu'il s'agit du «fruit d'un complot politique entre les États-Unis, le Japon et d'autres pays occidentaux qui cherchent à faire avancer une politique hostile à l'encontre» de son pays.

«Ce rapport ne mérite pas qu'on en discute», a-t-il dit. «Ma délégation refuse purement et simplement le rapporteur et son rapport».

Pour sa part, l'ambassadeur français a dénoncé des «violations graves et massives des droits de l'homme» et s'est dit «préoccupé par la détérioration de la situation des droits de l'homme dont témoigne» le rapport de M. Darusman.

«Un grand nombre de personnes sont envoyées dans des centres correctionnels pour des motifs politiques», a-t-il dit.

De son côté, le représentant japonais s'est félicité du rapport, et a appelé la Corée du Nord à trouver une solution à «la question de l'enlèvement de ressortissants japonais».

Le Japon, ancien colonisateur de la péninsule coréenne, et la Corée du Nord n'ont pas de relations diplomatiques officielles et leurs rapports sont tendus, voire hostiles.