La situation humanitaire ainsi que celle des droits de l'homme en Corée du Nord s'est détériorée au cours des derniers mois, mais l'arrivée de Kim Jong-Un à la tête du pays après le décès de son père lui donne la possibilité de mener des réformes, selon un expert de l'ONU.

Dans un rapport qui sera présenté lundi au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, le rapporteur spécial sur la Corée du Nord, Darusman Marzuki, indique espérer que le nouveau dirigeant utilisera la transition politique comme «une opportunité pour s'engager auprès de la communauté internationale et obtenir la confiance mondiale.»

«La transition actuelle peut être une fenêtre d'opportunité pour le pays afin d'adopter un processus de réformes et de traiter toutes les questions et préoccupations en matière de droits de l'homme», considère M. Marzuki.

Kim Jong-Un dirige la Corée du Nord depuis la mort de son père, Kim Jong-Il, qui a succombé le 17 décembre 2011 à une crise cardiaque.

En Corée du Nord, quelque six millions de personnes - un quart de la population - ont un besoin urgent d'aide alimentaire selon l'ONU.

Pour M. Darusman, dont le rapport couvre la période allant de septembre 2011 à janvier 2012, la situation des «droits de l'homme et la situation humanitaire ont continué à se détériorer dans le pays» au cours de cette période.

Il craint que la «pénurie alimentaire actuelle (...) conduise à de graves problèmes de santé, surtout chez les enfants, les femmes et les personnes âgées.»

Le rapporteur de l'ONU épingle également les «pays voisins» de la Corée du Nord, sans toutefois les nommer, pour leur politique de renvois forcés de réfugiés nord-coréens.

L'ONU a demandé à plusieurs reprises à Pékin de ne pas renvoyer vers le Nord les habitants qui fuient la dictature nord-coréenne. Mais la Chine, un des rares alliés de Pyongyang, considère ces Nord-Coréens comme des migrants économiques, et non des réfugiés politiques.

La plupart des réfugiés fuient le Nord à pied via la Chine, puis tentent de passer dans un pays tiers pour arriver finalement en Corée du Sud.

Mais depuis le renforcement des frontières terrestres par Pyongyang en 2011, de plus en plus de réfugiés - 47 en 2011, contre 9 l'année précédente - tentent de s'enfuir par voie maritime, selon M. Darusman.