Kevin Rudd passe bien à l'écran et tisse facilement des liens avec les citoyens, mais il a semé le désordre chez les responsables australiens avec un leadership chaotique et un mauvais caractère. Julia Gillard, qui lui a succédé, obtient une meilleure note chez plusieurs initiés, mais, aux yeux de la majeure partie du public, elle semble froide et manquant de sincérité.

Ces rivaux, autrefois partenaires politiques, s'affronteront lundi lors d'un vote des parlementaires du Parti travailliste demandé par Mme Gillard, dans l'espoir de tuer dans l'oeuf l'espoir de M. Rudd de récupérer le poste de premier ministre. Les députés travaillistes se sont retournés contre M. Rudd il y a deux ans pour le remplacer par Mme Gillard, mais il tente de profiter de sa popularité auprès du public et du fait que les sondages suggèrent que le parti encaisserait une défaite catastrophique lors des prochaines élections avec Mme Gillard à sa tête.

Au dire du chercheur en science politique Peter Chen, de l'Université de Sydney, M. Rudd ne peut l'emporter au sein du parti, mais Mme Gillard ne peut l'emporter auprès du public.

Selon lui, les deux auraient pu former un partenariat remarquable mais, puisque M. Rudd est un «égocentrique», l'union n'a pu se former, et le Parti travailliste perdra la prochaine élection sans égard à la personne qui deviendra premier ministre après lundi.

M. Rudd a démissionné mercredi de son poste de ministre des Affaires étrangères au sein du gouvernement Gillard, poussant cette dernière à réclamer un vote de confiance. M. Rudd a demandé aux électeurs de faire pression sur leurs représentants et les médias pour demander son retour à la tête du gouvernement.

Bien que M. Rudd nie les affirmations de ses collègues selon lesquelles son gouvernement a été paralysé par le chaos, il a promis, dimanche, de mieux faire la prochaine fois s'il redevenait premier ministre.

Les parlementaires indécis pourraient être convaincus par trois sondage réputés publiés dans les journaux, samedi, et laissant entendre que les Australiens préfèrent M. Rudd comme premier ministre, comparativement à Mme Gillard.

Selon cette dernière, son adversaire est redoutable en campagne électorale, mais il a démontré qu'il était incapable de gouverner efficacement.