L'opposante birmane Aung San Suu Kyi s'est déclarée opposée, dans une interview publiée jeudi, à une «justice vindicative», affirmant n'être pas favorable à ce que des responsables de l'ancienne junte militaire soient traduits en justice à l'avenir.

Interrogée par le quotidien italien La Stampa, la figure historique de l'opposition birmane qui est candidate aux élections partielles d'avril, a déclaré «n'être pas favorable à ce que des gens soient déférés devant les tribunaux».

«Je ne veux pas d'une justice vindicative, mais désire que la justice soit reconstruite. Avant tout, notre pays a besoin que l'État de droit soit rétabli», a-t-elle répondu à une question sur un éventuel procès contre les  chefs de l'ancienne junte.

Alors que l'Union européenne étudie la possibilité de lever les sanctions en raison de l'actuelle ouverture démocratique, Mme Aung San Suu Kyi estime que leur levée éventuelle ne peut être envisagée qu'après les élections.

«La décision de l'Union européenne concernant les sanctions est liée au déroulement des prochaines élections. C'est seulement après que l'on décidera ce qu'il convient d'en faire. Pour le moment, l'on discute de la façon de commencer à les éliminer, selon un processus calibré, et je suis d'accord avec cette démarche», a-t-elle dit.

«Les sanctions ont été plutôt efficaces pour favoriser le changement auquel nous assistons ces jours-ci. Même très efficaces! Je le dis pour une raison simple: le gouvernement tient beaucoup au fait qu'elles soient éliminées. Pourquoi le ferait-il si elles n'avaient pas eu un impact», a demandé le Prix Nobel de la Paix.

La junte birmane a été dissoute au printemps 2011 et ses pouvoirs transférés à un nouveau président, l'ancien général Thein Sein. Le pays s'est ouvert à l'opposition démocratique et a promis aux Occidentaux de progresser sur le front de la démocratie et des droits des minorités pour obtenir la levée des sanctions.