Julia Gillard, première ministre d'Australie a dû être extraite par les forces de l'ordre d'un hôtel de Canberra jeudi après avoir été prise à partie par des aborigènes qui manifestaient contre la fête nationale marquant l'arrivée des premiers colons britanniques en 1788.

La travailliste Julia Gillard et le chef de l'opposition conservatrice Tony Abbott ont été encerclés par les manifestants qui reprochaient à ce dernier d'avoir réclamé l'éviction d'un camp permanent d'aborigènes dans le centre de la capitale.

Les aborigènes y célèbrent le 26 janvier depuis 40 ans l'«Invasion day» (le jour de l'invasion) en réaction à l'«Australia Day» fêté le même jour, en pleine saison estivale.

Les deux responsables politiques ont été escortés par des agents de sécurité et des policiers anti-émeute armés de boucliers. Visiblement choquée, Julia Gillard a trébuché et est tombée dans la cohue.

Elle a ensuite minimisé l'incident, affirmant «être une dure à cuire». La chef du gouvernement remettait des médailles à des personnes des services d'urgence quand le tumulte a éclaté.

Les manifestants ont brisé les vitres de l'hôtel en scandant «honte» et «raciste», selon certains médias.

Ils protestaient contre des propos tenus plus tôt par M. Abbott plaidant pour le démantèlement de ce camp, baptisé «l'ambassade» par les aborigènes.

«Je comprends pourquoi l'ambassade a été installée il y a des années, mais je crois que beaucoup de choses ont changé pour le meilleur depuis (...). Les populations indigènes d'Australie peuvent être très fières du respect qu'a tout Australien à leur égard», a-t-il ajouté.

Le fondateur du mouvement, Michael Anderson, a accusé le chef de l'opposition «d'incitation aux émeutes raciales».

Les Aborigènes, qui étaient au nombre d'un million lors de l'arrivée des colons, ne sont plus que 470 000 aujourd'hui, sur 22 millions d'Australiens.

En 2008, l'Australie a présenté des excuses officielles aux aborigènes pour les injustices dont ils ont été victimes.

Ils restent de loin la population la plus défavorisée du pays avec notamment une espérance de vie nettement inférieure à la moyenne australienne et un taux d'incarcération 14 fois supérieur à celui du reste des Australiens.