Le changement de dirigeant à Pyongyang pourrait se traduire par une amélioration des relations entre le Sud et le Nord, a espéré lundi le président de la Corée du Sud, qui a cependant promis de répondre fermement à toute provocation.

«Notre principal objectif est la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne (...) Nous laissons la fenêtre ouverte à toute opportunité», a déclaré le président sud-coréen Lee Myung-Bak dans son message du Nouvel An.

La péninsule est face «à un nouveau tournant. Mais ces changements et ces incertitudes présentent de nouvelles opportunités», a-t-il ajouté. «Nous pourrons ouvrir la porte d'une nouvelle ère sur la péninsule coréenne si la Corée du Nord fait preuve de sincérité».

Le chef de l'État sud-coréen a cependant prévenu que Séoul «répondr(a) avec fermeté si nous sommes provoqués».

Pyongyang a vertement critiqué le gouvernement actuel de Séoul pour ses «péchés» supposés commis pendant la période de deuil depuis la mort de son dirigeant Kim Jong-Il, le 17 décembre. Il avait promis vendredi des représailles dont la teneur n'avait pas été précisée.

Le Nord reproche notamment à Séoul d'avoir interdit les visites de condoléances à Pyongyang. Seules deux délégations sud-coréennes ont été autorisées à se rendre de l'autre côté de la frontière, avant les obsèques de Kim Jung-Il le 28 décembre, pour rendre hommage au défunt.

Le Sud «maintiendra une stricte sécurité nationale tant qu'il existe une possibilité de provocation par le Nord», a déclaré Lee Myung-Bak. «Nous répondrons avec force si nous sommes provoqués».

Le président sud-coréen a dit s'attendre à «de grands changements» sur la péninsule après la mort de Kim Jong-Il et espérer que 2012 amorcerait un virage dans le processus de négociations de dénucléarisation de la Corée du Nord.

Les pourparlers à Six pourront reprendre dès que Pyongyang cessera ses activités nucléaires, a répété Lee Myung-Bak.

Ces pourparlers à Six, auxquels participent les deux Corées, la Chine, les États-Unis, le Japon et la Russie, sont au point mort depuis décembre 2008.

Depuis, les États-Unis et la Chine s'efforcent de ramener la Corée du Nord à la table des négociations. Mais la tension s'est entre-temps dangereusement ravivée sur la péninsule, avec deux graves incidents en 2010 qui ont causé la mort de 50 Sud-coréens.

Le secrétaire d'État adjoint américain pour l'Asie de l'Est, Kurt Campbell, se rend cette semaine en Chine, en Corée du Sud et au Japon pour discuter notamment «des derniers développements en Corée du Nord», a indiqué Washington la semaine dernière.

Kim Jong-Il a pour successeur Kim Jong-Un, le plus jeune de ses trois fils. Âgé de moins de 30 ans, il n'a que peu d'expérience dans l'exercice du pouvoir et pourrait être entouré, les premières années, par l'entourage de son père, selon les analystes.

En fin de semaine dernière, la Commission de défense nationale, considérée comme la structure la plus puissante de Corée du Nord, avait prévenu le monde qu'elle ne changerait pas de politique sous son nouveau dirigeant et qu'il n'y aurait pas de dialogue avec le gouvernement actuel à Séoul.