Des opposants nord-coréens ont envoyé des tracts appelant à l'insurrection contre la dynastie des Kim depuis la Corée du Sud vers le Nord mercredi, jour des obsèques du dirigeant Kim Jong-Il.

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À Séoul, des habitants se sont pressés autour d'écrans de télévision pour regarder les images du dernier adieu au dirigeant du pays voisin et ennemi, fascinés et inquiets.

«Ces images ressemblent à une mise en scène. Tout paraît si instable dans le Nord», déclare Kwon Mee-Ra, 35 ans, qui travaille dans un bureau.

«J'ai compris à quel point le lavage de cerveau peut faire peur», a renchéri Kwon Yu-Bu, un étudiant de 22 ans. «C'est tellement incroyable».

Les images des obsèques ont montré des foules de civils et militaires, qui pleuraient bruyamment, serrant les poings en signe d'affliction, tombant à genoux, au passage du corbillard le long des avenues de la capitale nord-coréenne enneigée.

Séoul n'a envoyé aucun représentant à la cérémonie. Les relations entre les deux frères ennemis se sont nettement refroidies en 2010 après deux incidents graves qui ont coûté la vie à 50 Sud-Coréens.

Le Sud avait cependant autorisé deux délégations à se rendre à Pyongyang, avant les obsèques, pour rendre hommage au défunt. Elles sont rentrées avant la cérémonie.

Une militante sud-coréenne d'extrême gauche, Hwang Hye-Ro, s'était rendue dans la capitale nord-coréenne, en passant par Paris et Pékin, pour rendre hommage à Kim Jong-Il.

Son geste a suscité la colère de manifestants, dont 150 ont tenté de pénétrer dans les locaux de l'association de la militante, à Séoul, a rapporté l'agence sud-coréenne Yonhap. Des échauffourées se sont produits avec la police.

À Paju, une ville sud-coréenne proche de la frontière, une cinquantaine de réfugiés de Corée du Nord ont envoyé dans le ciel des ballons transportant 200 000 tracts lors d'un rassemblement hostile au régime de Pyongyang.

Les textes envoyés vers le Nord fustigeaient la transmission du pouvoir à Kim Jong-Un, fils du défunt Kim Jong-Il et troisième représentant des Kim, unique dynastie communiste du monde débutée par Kim Il-Sung, le fondateur de la Corée du Nord.

Des militants anti-Pyongyang installés dans le Sud envoient régulièrement des tracts dénonçant ce régime vers le Nord, leurs dernières éditions contenant des informations sur les révolutions du printemps arabe.

Contrôlant strictement les informations entrant sur son territoire, le Nord a menacé plusieurs fois de tirer vers le Sud pour empêcher de tels envois à son encontre.