L'identité du prochain leader de la Corée du Nord n'est pas un mystère: Kim Jong-un, troisième fils du dictateur, est l'homme le plus souvent cité pour succéder à son père et à son grand-père. Ce qui reste par contre nébuleux, c'est la personnalité du jeune leader désigné.

Kim Jong-un serait âgé d'environ 28 ans - son âge exact est inconnu. La date désignée de son anniversaire, le 8 janvier, serait jour férié en Corée du Nord.

Selon une enquête de journalistes suisses et américains, Kim Jung-un, comme ses frères et sa soeur, aurait séjourné à Berne pendant son adolescence, entre 1998 et 2000. Il y aurait appris l'anglais, quelques mots de français, un peu plus d'allemand. La Suisse et la Corée du Nord entretiennent des relations diplomatiques depuis plus de 35 ans.

Selon le Washington Post, ses anciens camarades de classe l'ont décrit comme «timide», «peu à l'aise avec les filles», mais «féroce et compétent» sur un terrain de basket. Un ancien étudiant a raconté avoir été médusé par les chaussures de celui qui était connu sous le nom de Pak Un, fils supposé d'un ambassadeur de Corée du Nord en Suisse: il possédait plusieurs paires de chaussures Nike, à 200$ la paire.

À cette époque, la Corée du Nord souffrait d'une famine qui aurait fait 200 000 morts, selon le régime, et plus d'un million, selon les ONG.

Ses deux frères auraient été écartés de la succession depuis un moment. L'aîné a été arrêté au Japon en 2001 avec un faux passeport dominicain - il voulait aller visiter Disneyland. Le second ne s'intéresserait pas à la politique.

Kim Jong-un est devenu, en septembre 2010, membre du Comité central du parti unique au pouvoir et vice-président de sa Commission militaire centrale. En juillet dernier, Kim Jong-un était aux premiers rangs aux côtés de son père pour recevoir une délégation du Parti communiste chinois à l'occasion du 50e anniversaire d'un traité d'amitié entre les deux pays.

À cette occasion, Kim Jong-il avait célébré la «vitalité de l'amitié» entre les deux pays, «peu importe à quelle fréquence une génération en remplace une autre». Cette déclaration faisait référence, selon les analystes, à une passation de pouvoir en faveur de son fils.