La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton s'est dite «alarmée» jeudi par la répression en Chine et par les immolations de moines et de religieuses tibétains, avant de rencontrer son homologue chinois à Honolulu dans le cadre du Forum  Asie-Pacifique (Apec).

«Nous sommes alarmés par les récents événements au Tibet, avec ces jeunes gens qui poussent par désespoir la protestation jusqu'à s'immoler par le feu», a déclaré Mme Clinton lors d'un discours devant le centre de réflexion East-West Center, juste avant un entretien avec son homologue chinois Yang Jiechi arrivé à Hawaii en compagnie du président Hu Jintao.

Mme Clinton est jusqu'à présent le plus haut responsable de l'administration Obama à s'exprimer publiquement sur les immolations de Tibétains.

Depuis le suicide par le feu en mars d'un jeune bonze du monastère de Kirti, dans la province du Sichuan (Sud-Ouest de la Chine), pour protester contre la répression religieuse, dix autres moines et nonnes bouddhistes ont suivi son exemple, dont au moins sept sont décédés dans cette province frontalière du Tibet.

Le dalaï-lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains, a déclaré lundi à Tokyo que le «génocide culturel» mené par la Chine au Tibet était à l'origine de la récente vague d'immolations de Tibétains.

Mme Clinton a également dénoncé «le placement en résidence surveillée continu» de l'avocat chinois Chen Guangcheng, qui s'est fait connaître en révélant les pratiques abusives de stérilisation et d'avortements forcés dans le cadre de la politique de «l'enfant unique».

«Lorsqu'ils apprennent que des avocats, des artistes et d'autres personnes sont arrêtés ou 'disparaissent', les États-Unis s'expriment publiquement et en privé», a assuré Mme Clinton. «Nous continuons à appeler la Chine à suivre une autre voie».

La chef de la diplomatie américaine, tout en disant se réjouir du dynamisme économique chinois, a dénoncé la préférence apportée selon elle par Pékin aux entreprises nationales lors de l'attribution de marchés publics.

Le président chinois Hu Jintao est arrivé jeudi à Honolulu afin de participer dimanche au sommet de l'Apec avec les dirigeants des 20 autres pays membres.