L'affaire de l'assassinat de l'ancienne Première ministre pakistanaise, Benazir Bhutto, en 2007, a connu un rebondissement avec l'inculpation de sept personnes au cours du week-end.

Deux hauts responsables de la police et cinq talibans ont été inculpés de ce meurtre par un tribunal chargé de l'antiterrorisme, a annoncé un procureur samedi 5 novembre.

«Sept accusés dont deux responsables de police ont été inculpés», a déclaré à l'AFP le procureur Chaudhry Azhar. Les deux policiers sont Saud Aziz, chef de la police de Rawalpindi à l'époque de l'assassinat, et Khurram Shahzad, un autre haut responsable de la police.

Aucun suspect n'a été emprisonné pour le meurtre de Benazir Bhutto, première femme devenue premier ministre dans un pays musulman, et dont l'assasinat le 27 décembre 2007, avait plongé le Pakistan dans le chaos, provoquant une vague de violences et des mois d'agitation politique.

La police a précisé que trois autres suspects impliqués dans cette affaire sans précédent avaient été tués -- dont le chef taliban pakistanais Baitullah Mehsud tué en août 2009 dans une attaque de drone américain à proximité de la frontière afghane-- et que deux étaient toujours en fuite.

Les sept accusés ont été inculpés par le tribunal d'une prison de haute sécurité de Rawalpindi, près d'Islamabad, où Mme Bhutto a été tuée par balle au cours d'une attaque suicide à la fin d'une réunion de campagne, quelques semaines à peine après son retour au Pakistan pour participer à l'élection présidentielle.

Les cinq talibans sont accusés de meurtre avec préméditation pour avoir amené le kamikaze de la zone tribale vers le nord-ouest du pays et pour l'avoir hébergé dans une maison à Rawalpindi.

«Les accusés ont nié toutes les charges retenues contre eux et ont demandé à être jugés», a déclaré le procureur Azhas. Les policiers sont accusés d'atteinte à la sécurité et de «manquement» à leur obligation de protéger Benazir Bhutto. «L'un des accusés, Sher Zaman, a refusé de signer l'acte d'accusation».

À l'époque de la mort de Benazir Bhutto, le président pakistanais d'alors, Pervez Musharraf, avait désigné le chef taliban Mehsud comme responsable de l'assassinat.

Pervez Musharraf, qui vit aujourd'hui entre Londres et Dubaï, fait l'objet d'un mandat d'arrêt émis en février dans le cadre de l'enquête sur la mort de Benazir Bhutto. On lui reproche de ne pas avoir suffisamment protégé Benazir Bhutto. En août, ce tribunal a ordonné la confiscation de ses biens et le gel de ses avoirs bancaires dans le pays.

L'ancien président est soupçonné d'avoir joué un rôle dans un «vaste complot» visant à éliminer sa rivale politique avant les élections, des accusations qu'il a toujours rejetées.