Longtemps réputé plus grand tueur environnemental de la planète, le méchant moustique infecté par la malaria a perdu son triste titre au profit d'un appareil ménager absolument indispensable, autant dans les bungalows américains que dans les yourtes des nomades de Mongolie. Bon an, mal an, plus de deux millions de personnes meurent des suites de l'utilisation de poêles ou de cuisinières de mauvaise qualité.

Comparativement, la malaria - un des plus grands fléaux planétaires - tue 780 000 personnes par an, selon l'Organisation mondiale de la santé.

«Près de la moitié de la planète vit dans la pauvreté et utilise de la biomasse (bois, résidus de cultures, charbon de bois ou excréments d'animaux) pour cuire des aliments et pour se réchauffer. Ces feux primitifs emplissent les maisons de fumée dense, noircissant les murs et les plafonds et rendant malades ceux qui y vivent», écrivent des chercheurs des instituts nationaux de la santé des États-Unis, qui ont publié une étude sur la question dans la revue Science parue jeudi.

Plus exposés aux fumées nocives, les femmes et les enfants des pays en voie de développement sont de loin les plus touchés par le phénomène qui, à plus ou moins long terme, est à l'origine notamment de pneumonies et de maladies pulmonaires chroniques. Près de 872 000 enfants meurent annuellement de maladies respiratoires aiguës. Parmi les autres conséquences sur la santé des émanations nocives, on trouve aussi la naissance de bébés de poids insuffisant, les cataractes, l'asthme, la tuberculose et les maladies cardiovasculaires. Les auteurs de l'article affirment que d'autres recherches sont nécessaires.

Consciente du problème, la Fondation des Nations unies a récemment mis sur pied un programme pour encourager le remplacement des cuisinières de mauvaise qualité par de meilleurs appareils. L'objectif de l'Alliance pour de meilleures cuisinières est d'aider 100 millions de familles à se munir de nouveaux appareils à la fois plus sûrs et plus efficaces énergétiquement d'ici à 2020.