La police birmane a empêché lundi sans violence la tenue d'une rare manifestation prévue à Rangoun à l'occasion du quatrième anniversaire de la répression sanglante de la «révolte safran», a indiqué un responsable birman.

Environ 200 personnes avaient prévu de défiler jusqu'à l'hôtel de ville, mais ont renoncé à leur projet à la demande de la police, selon des témoins.

«Après que la police leur a demandé d'arrêter, ils ont prié où ils étaient arrivés et se sont dispersés», a indiqué le responsable birman à l'AFP.

«Il n'y a eu aucune arrestation», a ajouté un policier.

«Nous étions ici aujourd'hui pour prier pour la libération des prisonniers politiques et pour marquer le quatrième anniversaire de la révolte safran, mais un policier nous a demandé de n'aller nulle part alors nous devons rentrer chez nous», a dit à l'AFP un manifestant qui a requis l'anonymat.

Les autorités ont renforcé la sécurité à l'occasion de l'anniversaire de la répression du mouvement initié par des moines bouddhistes en 2007 après une brusque augmentation des prix.

Le soulèvement des bonzes, baptisé «Révolution safran», avait attiré certains jours jusqu'à 100 000 personnes dans les rues de Rangoun, constituant le plus sérieux défi aux généraux depuis 1988.

Il avait finalement été écrasé par la junte alors au pouvoir, faisant au moins 31 morts.

La junte a laissé place en mars dernier à un nouveau gouvernement «civil», mais qui reste contrôlé par l'armée.

Malgré de récents signes d'ouverture du nouveau régime, quelque 2000 prisonniers politiques attendent toujours d'être libérés.