L'ambassadeur des États-Unis en Chine Gary Locke a été convoqué tard mercredi au ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré jeudi un porte-parole de l'ambassade américaine après l'annonce à Washington d'un accord de modernisation de chasseurs F-16 pour Taïwan.

«Oui, il a bien été convoqué (au) ministère des Affaires étrangères», a dit à l'AFP Richard Buangan, «je ne fournirai pas de détails», a-t-il déclaré en réponse à une question sur une convocation de l'ambassadeur qui a pris son poste seulement le mois dernier à Pékin.

La Chine avait immédiatement réagi mercredi dès l'annonce aux États-Unis de cet accord de 5,85 milliards de dollars en indiquant qu'il allait «saper les relations bilatérales» et qu'elle allait convoquer l'ambassadeur pour lui signifier sa ferme protestation.

«Les actes répréhensibles de la partie américaine vont inévitablement saper les relations bilatérales de même que les échanges et la coopération dans les domaines militaire et de la sécurité», a estimé mercredi le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhang Zhijun.

Le Pentagone a informé mercredi le Congrès de son accord pour la modernisation de quelque 146 F-16 A/B de l'armée de l'air taïwanaise, comprenant de nouveaux équipements, du soutien logistique et de la formation.

Plusieurs élus américains étaient favorables à un accord plus large pour la vente de nouveaux appareils, des F-16 C/D, ce à quoi Pékin s'opposait farouchement. La vente de nouveaux F-16 aurait sans nul doute ouvert une nouvelle et longue crise dans les relations sino-américaines.

«La vente de formation et de soutien logistique ne modifiera pas l'équilibre militaire de la région», a assuré dans un communiqué l'Agence de coopération pour la défense et la sécurité du Pentagone.

Le Pentagone a indiqué que les pilotes taïwanais se rendraient sur la base aérienne de Luke dans l'Arizona (sud-ouest) pour y recevoir une formation en «aide aux victimes de catastrophes, opération d'évacuation non offensive et autres situations imprévues».

Une loi adoptée par le Congrès américain en 1979 stipule que les États-Unis doivent fournir des armes défensives à Taïwan, malgré l'opposition de la Chine avec laquelle Washington a établi des relations diplomatiques la même année.

Les tensions entre Washington et Pékin au sujet de la vente des F-16 à Taïwan font partie de la longue liste de contentieux entre les deux pays.

Taïwan, que la Chine considère toujours comme une partie intégrante de son territoire, dispose outre de F-16, de Mirage 2000 et d'avions de chasse Ching-Kuo, mais reste en situation d'infériorité numérique face à la Chine.