Le premier ministre indien, Manmohan Singh, a évoqué vendredi une situation «incertaine» concernant la sécurité intérieure du pays de 1,2 milliard d'habitants, frappé par deux récents attentats non élucidés et sous la menace d'une rébellion maoïste.

«L'environnement sécuritaire dans le pays continue d'être incertain», a-t-il déclaré à New Delhi lors d'une réunion de hauts fonctionnaires de la police venus de tout le pays.

Les meurtrières explosions à la bombe à Bombay le 13 juillet et à New Delhi le 7 septembre rappellent de façon préoccupante «les graves défis posés par le terrorisme», a-t-il dit, plaidant pour améliorer rapidement la coopération et la coordination des services de renseignements.

«Les informations de terrain et les systèmes de collecte (de l'information) des services de renseignements qui ont traditionnellement fait partie de l'organisation de la surveillance ont été négligés ou sont tombés en désuétude à certains endroits», a-t-il souligné.

Manmohan Singh a aussi cité la menace croissante de la rébellion maoïste, avertissant qu'«un puissant effort collectif et coordonné» serait nécessaire à la fois sur le plan fédéral et local pour lutter contre cette insurrection.

Le premier ministre a dans le passé estimé que la «rébellion rouge» était «la plus grande menace» qui pesait sur la sécurité de l'Inde.

La rébellion maoïste, partie d'un mouvement paysan en 1967, s'est répandue dans 20 des 29 États de l'Inde, en particulier le long d'un «corridor rouge» couvrant le Jharkhand, le Bengale-Occidental, l'Orissa, le Bihar, le Chhattisgarh et l'Andhra Pradesh.

Les insurgés, qui seraient entre 10 000 et 20 000, disent lutter pour la défense des tribus, des pauvres et des paysans sans terre.

Le 13 juillet, un triple attentat à New Delhi, la capitale financière de l'Inde, a fait 26 morts et plus de 100 blessés. À peine deux mois plus tard, une puissante bombe a explosé devant la Haute cour de New Delhi, faisant 14 morts et près de 80 blessés.