Baburam Bhattarai, vice-président du parti maoïste népalais, a été élu dimanche premier ministre du Népal par le Parlement, dans une nouvelle tentative pour former un gouvernement stable après une longue période d'incertitude politique.

«Baburam Bhattarai a obtenu 340 des 574 suffrages exprimés, ce qui lui donne la majorité», a annoncé le président du Parlement, Subash Chandra Newang.

Le premier ministre sortant Jlalanath Khanal, élu en février, n'aura occupé sa fonction que quelques mois, et le poste était déjà resté vacant pendant sept mois avant son arrivée, après dix ans d'une guerre civile qui a pris fin en 2006.

M. Bhattarai a remporté l'élection après s'être assuré le soutien du Samyukta Loktantrik Madhesi Marcha, une alliance de cinq partis régionaux des plaines du sud du pays.

Après avoir combattu les forces gouvernementales pendant dix ans, de 1996 à 2006, les maoïstes sont devenus le parti dominant au Parlement en remportant les élections législatives de 2008.

Mais ils n'ont pas assez de sièges pour gouverner seuls.

Le Parti du Congrès, principale formation de l'opposition parlementaire, n'a pas pu lui non plus construire une coalition solide, et les tentatives de créer un gouvernement d'unité nationale ont toutes échoué.

Le 14 août, Jhalanath Khanal, chef du Parti marxiste-léniniste unifié (UML), avait démissionné de son poste de premier ministre en raison de l'incapacité des partis politiques à parvenir à un consensus sur le processus de paix.

L'un des principaux de points de désaccord entre les partis porte sur l'intégration dans l'armée népalaise de quelque 19 000 anciens rebelles maoïstes, une mesure à laquelle s'opposent la hiérarchie militaire et le Parti du Congrès, principale formation de l'opposition parlementaire.

Avant que le vote de dimanche ne commence, M. Bhattarai s'est adressé au Parlement, déclarant que l'élection déciderait si le Népal allait «prendre la voie de la paix et de la Constitution ou retourner au conflit».

«Il est très regrettable que nous n'ayons pas été en mesure de former un gouvernement de consensus», a dit M. Bhattarai. «Le pays est lui aussi pris dans un cycle de frustration et d'incertitude», a-t-il ajouté.

«L'objectif de ma candidature est de prouver à ceux qui disent toujours non qu'ils ont tort. Je pense que l'avenir de ce pays est brillant et que nous pouvons réussir à rédiger une nouvelle Constitution et à achever le processus de paix», a ajouté M. Bhattarai.