Le premier ministre indien, Manmohan Singh, a affirmé lundi que son gouvernement prenait «les mesures les plus strictes possibles» pour lutter contre la corruption, après une série de scandales dont certains ont éclaboussé son administration.

«Nous prenons les mesures les plus strictes possibles dans les affaires de corruption qui sont apparues», a déclaré M. Singh lors d'un discours prononcé à l'occasion de la commémoration de l'indépendance de l'Inde, le 15 août 1947.

«Aujourd'hui, le monde reconnaît notre potentiel à devenir l'une des plus grandes puissances économiques mondiales. Mais le problème de la corruption est un gros obstacle à une telle transformation», a reconnu M. Singh.

L'an dernier, son ministre des Télécommunications a dû démissionner après avoir été accusé d'avoir fait perdre au Trésor public jusqu'à 40 milliards $ lors d'une vente présumée frauduleuse de licences de téléphonie mobile.

L'organisation en octobre dernier des Jeux du Commonwealth à New Delhi a aussi été entachée de faits de corruption. L'ancien responsable de l'organisation est notamment soupçonné de détournement de fonds.

Les Jeux du Commonwealth, qui se sont déroulés du 3 au 14 octobre avec la participation de 73 nations, devaient être une vitrine de l'Inde en tant que puissance mondiale émergente mais ils ont surtout mis en évidence une organisation chaotique, gangrenée par la corruption.

Dernière affaire en date, les chefs de gouvernement de deux États indiens ont dû démissionner après des scandales dans les secteurs minier et foncier.

Depuis plusieurs mois, le premier ministre multiplie les déclarations affirmant l'engagement du gouvernement à lutter contre la corruption.

Le gouvernement a en outre présenté devant le Parlement début août un projet de loi stipulant que les citoyens pourront s'adresser à un médiateur pour déposer plainte contre des faits de corruption impliquant des fonctionnaires ou des ministres du gouvernement central, actuellement protégés par la loi.

Mais le texte a été critiqué par l'opposition et des militants au motif que le texte final dispense le Premier ministre de devoir se soumettre à une éventuelle enquête d'un médiateur de la République.