La Chine a imposé de sévères restrictions sur la couverture médiatique chinoise de la collision meurtrière entre deux TGV, obligeant des journaux à retirer des pages entières, affirme dimanche la plus influente des publications anglophones de Hong Kong.

Les autorités chinoises de propagande ont donné un ordre de censure vendredi soir, interdisant toute couverture médiatique de l'accident, à l'exception «de nouvelles positives ou d'informations données par les autorités», indique le Sunday Morning Post.

Cette interdiction a été décidée en raison de la publication, dans la presse officielle, d'articles très critiques envers les autorités, après l'accident qui a fait au moins 40 morts et près de 200 blessés, selon le journal.

«Après le grave accident ferroviaire du 23 juillet, les opinions publiques en Chine et à l'étranger sont devenues de plus en plus compliquées», souligne l'injonction du département de la communication du parti communiste, selon le Sunday Morning Post.

«Tous les médias (du pays), y compris les journaux, les magazines et les sites internet, doivent rapidement mettre un frein à la couverture de l'accident», ajoute l'injonction.

«(Ils) ne sont plus autorisés à publier des informations ou des commentaires, à l'exception de nouvelles positives ou d'informations publiées par les autorités», souligne-t-elle.

Cette interdiction a obligé le China Business Journal à retirer huit pages de sa publication tandis que le 21st Century Busines Herald en a retiré neuf, a ajoute le Sunday Morning Post.

Les médias avaient prévu une couverture spécifique une semaine après l'accident, selon le journal de Hong Kong.

Il s'agirait, selon le China Digital Times, basé aux États-Unis, de la deuxième interdiction de publication depuis l'accident.

La défiance est grande à l'égard des dirigeants, l'opinion publique étant convaincue que le gouvernement a privilégié la reprise du trafic des trains à l'enquête et qu'il fait tout pour étouffer les polémiques sur la qualité du matériel ferroviaire chinois.