Les autorités pakistanaises ont lancé mercredi une campagne de paix pour tenter d'endiguer une vague de violences qui ont tué près de 200 personnes à Karachi en juillet, ont rapporté les médias locaux.

L'instable mégapole du sud (près de 17 millions d'habitants) et principal port du pays se couvrira ces prochains jours de panneaux en faveur de la paix et des drapeaux blancs orneront les bâtiments publics, a précisé à l'AFP le ministre de l'Information de la province du Sind, Sharjeel Memon.

Des rencontres et des débats seront également organisés entre militants des principaux partis politiques, représentants des ethnies différentes et accusés d'être responsables des incessantes violences qui ensanglantent la ville.

Les leaders des partis sont invités à rendre visite aux familles des victimes de cette guérilla urbaine.

«Cette campagne vise à  ramener une paix durable à Karachi qui est le poumon économique de notre pays», a souligné M. Memon.

Les affrontements opposent notamment depuis des décennies le Muttahida Qaumi Movement (MQM), parti dominant à Karachi, et l'ANP (Awami National Party), qui représentent différentes communautés. Chaque camp accuse l'autre de multiplier les assassinats ciblés de membres du parti adverse.

Le MQM comme l'ANP ont officiellement apporté leur soutien à cette campagne de paix, mais les analystes doutaient mercredi de ses effets.

«La situation ne pourra être stabilisée que lorsque l'État aura restauré son autorité sur la ville et que les partis politiques fonctionneront sans leurs ailes militantes», accusées d'être des milices violentes, a déclaré à l'AFP Tauseef Ahmed Khan, professeur à l'Urdu University de Karachi.

Selon les médias locaux, plus de 200 personnes ont été tuées dans des affrontements à Karachi en juillet, ce qui en fait le mois le plus meurtrier dans la ville depuis 1995.

Quatre-vingt-quinze de ces victimes étaient mortes au cours d'une flambée de violences au début du mois, ce qui a conduit l'armée a déployé des centaines de nouvelles troupes pour tenter d'endiguer les affrontements entre mafias politico-ethniques.