Le dalaï-lama accuse les dirigeants chinois d'être «puérils» lorsqu'ils s'en prennent à lui et juge qu'il leur manque «une partie du cerveau», dans un entretien accordé au magazine américain Rolling Stone où il exprime cependant l'espoir de voir la Chine changer.

Le leader spirituel des Tibétains, qui jouit d'une grande popularité dans le monde et s'est adressé à des assemblées de plusieurs milliers de personnes lors d'une récente tournée américaine, est accusé de visées sécessionnistes par les autorités chinoises qui voient en lui «un loup en habit de moine».

Dans son interview à Rolling Stone, le dalaï-lama accuse les dirigeants chinois de manquer de nuance dans leurs critiques. «Ils veulent être à 100% négatifs, alors ils utilisent ces mots, mais ils ne font que se déshonorer», selon ses propos cités par le magazine. «Je veux dire, c'est puéril! Complètement idiot! Personne ne les croit».

«En général, chez les êtres humains, le bon sens se développe dans une partie du cerveau. Mais chez ces dirigeants chinois, en particulier ceux qui défendent une ligne dure, cette partie du cerveau est absente», poursuit le dalaï-lama, 76 ans.

«Lorsque j'ai rencontré le président Obama l'an dernier, je lui ai dit: "vous devriez faire un peu de chirurgie, et implanter cette partie du cerveau aux Chinois"», ajoute le leader tibétain, qui a rencontré à nouveau le président américain le 16 juillet dernier.

Dans cette interview, il exprime cependant aussi l'espoir de voir la Chine changer et salue les appels aux réformes politiques du Premier ministre Wen Jiabao.

«Les intellectuels et artistes chinois disent de plus en plus qu'ils veulent un changement politique et davantage de liberté. Et donc (la Chine) est destinée à changer», dit-il, prédisant que ce changement interviendra «dans les 50 prochaines années».

Dans la même interview, le dalaï-lama se dit peu attiré par un rôle purement protocolaire. «Je n'aime pas cela, ce serait être comme une sorte de reine d'Angleterre», explique-t-il, tout en affirmant «admirer beaucoup» la souveraine.