L'armée birmane a eu recours à l'artillerie lourde pour tenter de déloger des combattants ethniques d'une région du nord du pays où la Chine est à construire d'importants barrages hydroélectriques.

Les rebelles en question appartiennent à une des plus importantes milices ethniques du nord du pays.

Une organisation américaine, la U.S. Campaign for Burma, affirme que les combats ont fait au moins 20 morts et quelque 2000 réfugiés, qui auraient surtout fui en direction de la Chine.

Ces combats comptent parmi les plus violents à éclater depuis que la junte militaire birmane a symboliquement confié le pouvoir à un gouvernement civil en mars. Le nouveau gouvernement a dit vouloir améliorer ses relations avec les minorités ethniques qui s'agitent le long de la frontière, mais ces violences démontrent que des tensions persistent.

Les rebelles impliqués dans ces affrontements appartiennent à la minorité kachine, une des plus importantes de Birmanie. Les Kachins militent depuis des décennies pour une autonomie accrue, et leurs revendications ont fréquemment fait l'objet d'une répression militaire.

Un commandant militaire kachin a prévenu, lundi, que les affrontements pourraient se transformer en guerre civile si le gouvernement refuse de négocier.

La Campaign for Burma affirme que des centaines de soldats gouvernementaux ont été déployés dans la région quand les combattants kachins ont refusé de quitter une importante base militaire qu'ils avaient capturée. Cette base se trouve à proximité d'un projet hydroélectrique chinois.

Une fusillade de trois heures, jeudi, a coûté la vie à trois soldats et un rebelle. Des escarmouches ont de nouveau éclaté samedi et se sont étirées jusqu'à lundi, quand les forces gouvernementales ont eu recours à l'artillerie.

La région où se déroulent ces violences est essentiellement inaccessible aux étrangers et le gouvernement birman n'a encore émis aucun commentaire.