L'Australie veut durcir ses critères d'immigration, afin de pouvoir renvoyer chez eux les demandeurs d'asile ayant participé à des émeutes durant leur séjour en centre de rétention, a indiqué mardi le gouvernement.

Si ce texte est voté au parlement, un demandeur d'asile reconnu coupable d'un délit pendant sa détention sera automatiquement écarté de toute demande de visa, a précisé le ministre de l'Immigration, Chris Bowen.

Cette initiative intervient après plusieurs émeutes, dont les dernières datent de la semaine dernière, au centre de rétention de Villawood. Des demandeurs d'asile avaient incendié neuf bâtiments et jeté des tuiles sur les pompiers.

Plusieurs dizaines de personnes ont été interrogées mais aucune poursuite n'a encore été engagée.

M. Bowen a précisé que cette mesure serait rétroactive et que les demandeurs d'asile condamnés pour ces émeutes pourraient être renvoyés chez eux ou ne recevoir qu'un visa temporaire.

Il a ajouté que ce projet n'allait pas à l'encontre des obligations internationales de l'Australie et que «les authentiques réfugiés ne seraient pas renvoyés dans un pays où ils seraient en danger». Mais ils ne recevraient qu'un visa temporaire.

Les défenseurs des immigrés et les Verts ont condamné cette annonce du gouvernement travailliste.

«Ce qui me pose problème, c'est que s'ils se conduisent mal en centre de détention, nous ne leur garantirons pas la protection à laquelle ils ont droit en tant que réfugiés», a déclaré Julian Burnside, avocat spécialisé dans la défense des droits de l'Homme.

«Je trouve normal qu'ils doivent répondre de leurs actes devant la justice, mais on ne peut pas leur ôter leur statut de réfugié car ça signifierait pour certains une condamnation à mort», a-t-il ajouté à la radio ABC.