Le bilan du séisme de mardi à Christchurch en Nouvelle-Zélande a été révisé dimanche à 147 morts et plus de 50 disparus alors que des messes en mémoire des victimes se sont tenues en plein air, de nombreux édifices religieux ayant été détruits ou endommagés.

Selon la police, le bilan final pourrait dépasser les 200 morts, alors que plus de 50 personnes sont encore portées disparues.

Un précédent bilan, communiqué samedi, faisait état de 145 morts et 200 disparus.

Cinq jours après le tremblement de terre de mardi de magnitude 6,3, les équipes de secours continuaient dimanche à creuser et à déblayer les décombres, animées d'un très mince espoir de retrouver des survivants.

Mais leur tâche est rendue très ardue par l'état des bâtiments dont de nombreux menacent de s'écrouler et certaines victimes ne seront simplement pas identifiées ou retrouvées, a prévenu la police.

«Je sais qu'ils (les secours) peuvent apercevoir des corps qu'ils essaient de dégager. C'est tragique», a déclaré Russell Gibson, l'un des responsables de la police, sur Radio New Zealand.

La plupart des disparus ont probablement péri dans l'immeuble de la Canterbury Television (CTV), touché par un incendie après s'être écroulé.

«Là où il y a eu des incendies, comme dans le CTV, cela (l'identification) présente de réelles difficultés, nous devons nous préparer à la possibilité» de ne pas pouvoir identifier les victimes, a ajouté Dave Cliff, chef de la police du district.

L'immeuble abritait une école de langues fréquentée par de nombreux étudiants asiatiques, japonais et chinois.

Les autorités néo-zélandaises ont promis à Pékin et Tokyo de mener une enquête approfondie pour comprendre comment cet immeuble, malgré les règlements antisismiques, a pu s'écrouler.

«Il faudra apporter des réponses à ces questions», a déclaré le ministre de l'Éducation, Stephen Joyce, après une rencontre avec les ambassadeurs de Chine et du Japon.

À travers la ville, qui a connu son deuxième séisme en six mois, après celui de septembre, les habitants sous le choc ont assisté à des services religieux, la plupart organisés en plein air.

«Nous l'allons pas à l'église habituellement, mais nous avions besoin de venir et de partager ce qui nous est arrivé. Cela vaut mieux que de rester seule à pleurer et être ensemble, cela redonne le moral», a témoigné Kendra Street.

«Ne retenez pas votre peine, ne prétendez pas que vous n'avez pas été traumatisés», a dit aux fidèles Victoria Matthews, l'archevêque anglican de Christchurch, qui officie habituellement dans la cathédrale désormais en ruines et où une vingtaine de personnes pourraient avoir péri.

«Ce n'est pas une tragédie uniquement nationale, le séisme du 22 février a touché des gens dans le monde entier», a déclaré le premier ministre John Key, alors que des Philippins, des Thaïlandais et Sud-Coréens figurent parmi les victimes présumées.

M. Key a également lancé un appel à la solidarité pour collecter des fonds afin d'aider les victimes et à la reconstruction.

Même si le centre-ville est en partie interdit d'accès, la police a indiqué avoir arrêté six personnes dans la nuit de samedi à dimanche, notamment pour des cambriolages dans les ruines.

«Le côté sombre de la nature humaine se révèle», a commenté Nicky Green, porte-parole de la police.