Le bilan du séisme de Christchurch en Nouvelle-Zélande est monté à 145 morts et 200 disparus samedi, le Premier ministre John Key ayant prévenu qu'il pourrait s'agir de la pire tragédie de l'histoire du pays.

La police a réévalué le bilan du tremblement de terre de magnitude 6,3 qui s'est produit mardi et fait désormais état de 145 morts et 200 disparus, pour lesquels elle a fait part de sa «grande inquiétude».

Il pourrait s'agir de «la pire tragédie» de l'histoire du pays, a déclaré le Premier ministre John Key, venu rencontrer des proches des victimes et des disparus.

«Les proches craignent le pire mais il y a encore une lueur d'espoir», a déclaré M. Key.

Le bilan actuel fait de ce séisme le deuxième plus meurtrier en Nouvelle-zélande après celui du 3 février 1931 qui avait fait 256 morts dans la baie de Hawke, dans l'île du nord.

Le Premier ministre a annoncé que deux minutes de silence seraient observées mardi en mémoire des victimes, exactament une semaine après la catastrophe.

Les services de secours qui n'ont sorti aucun survivant des décombres depuis mercredi, au lendemain de la secousse, se montraient quasiment sans espoir pour des victimes ensevelies dans les ruines de la cathédrale et deux immeubles de bureaux.

«Le nombre de personnes disparues pour lesquelles nous avons la plus grande inquiétude dépasse toujours les 200», a déclaré à la presse Dave Cliff, le chef de la police du district.

L'ampleur des dégâts est telle qu'un tiers des bâtiments du centre ville, largement endommagé, vont devoir être rasés et reconstruits.

«Nous avons collecté des données au cours des derniers jours et il apparaît qu'environ un tiers des immeubles (sont condamnés)», a déclaré Jason Ingham, ingénieur en structures à l'Université d'Auckland, cité par la la chaîne TVNZ.

«Nous allons devoir élaguer en profondeur la ville», a ajouté le maire Bob Parker, sur Sky News. «Des blocs d'immeubles entiers vont devoir être détruits».

Le centre ville risque d'être fermé pendant plusieurs mois, a ajouté Gerry Brownlee, ministre en charge de la reconstruction.

Si l'électricité a été rétablie dans la majorité des quartiers, la plupart des 390 000 habitants sont toujours privés d'eau courante et sont alimentés par des citernes.

Plus de 62 000 foyers sont privés d'eau et 100 000 ne sont plus connectés aux égoûts, et donc dans l'impossibilité d'utiliser leurs toilettes. Quelque 800 toilettes mobiles vont rapidement être installées pour limiter les risques d'apparition de maladies.

Deuxième ville de Nouvelle-Zélande, Christchurch qui doit accueillir plusieurs rencontres de la Coupe du monde de rugby, doit se préparer à la perspective d'en être privée alors que son stade a subi des dégâts, a déclaré samedi M. Brownlee.

«Perdre les matchs de la Coupe du monde serait un coup terrible pour Christchurch. Je ne veux pas que cela se produise mais nous devons être  réalistes face à cette perspective», a-t-il déclaré.

Christchurch doit accueillir sept matchs, dont deux quarts de finale, lors du Mondial prévu du 9 septembre au 23 octobre prochains.

L'AMI Stadium a été fermé vendredi jusqu'au 15 mars et des experts vont tenter de déterminer combien de temps prendront les réparations. Une décision finale sur l'utilisation du stade sera prise par Rugby New Zealand 2011, l'organisateur du Mondial.