Les militaires de carrière resteront ultramajoritaires dans le prochain gouvernement birman dont la composition est attendue très prochainement, a-t-on appris vendredi de sources officielles.

Le parlement réuni à Naypyidaw, la capitale, a approuvé une liste de trente candidats pour entrer au gouvernement sur proposition de Thein Sein, le nouveau président du pays.

Et selon un responsable ayant requis l'anonymat, «quatre ministres sur trente n'ont pas de bagage militaire. Ce ne sont que des civils», a-t-il déclaré à l'AFP. La moitié étaient par ailleurs déjà dans le précédent gouvernement.

«Les trente sélectionnés pour les postes de ministres ont été approuvés par le Parlement de l'Union sans objection», a confirmé Khin Shwe, un député du Parti de la solidarité et du développement de l'Union (USDP, pro-junte) en ajoutant que la liste des attributions des portefeuilles n'était pas encore disponible.

Trois des 26 militaires du prochain cabinet ont conservé l'uniforme dont le général Ko Ko, qui serait pressenti au poste de ministre de la Défense. Les autres avaient pris leur retraite tout récemment.

La junte du généralissime Than Shwe, qui dirige la Birmanie depuis 1992 et reste considéré comme l'homme fort du pays, poursuit ainsi les réformes constitutionnelles consécutives aux élections législatives de novembre.

L'USDP, créée de toutes pièces pour le scrutin, a revendiqué une victoire écrasante. Et Than Shwe est décrit comme ayant depuis verrouillé les postes-clés de l'exécutif, des assemblées, du parti et de l'armée.

Selon des sources concordantes, l'actuel ministre des Affaires étrangères, Nyan Win, sera remplacé par le colonel à la retraite Wunna Maung Lwin, représentant de la Birmanie aux Nations unies.

L'Occident a unanimement condamné les élections, qui se sont déroulées sans la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de l'opposante Aung San Suu Kyi, dissoute par la junte après avoir boycotté le scrutin.