Au moins 14 soldats ont été tués jeudi dans un attentat-suicide lors d'une parade dans une enceinte de l'armée dans le nord-ouest du Pakistan, pays en proie à une vague très meurtrière d'attentats des talibans alliés à Al-Qaïda, a annoncé la police.

«Le kamikaze était un adolescent, il portait un uniforme d'écolier», a déclaré à l'AFP par téléphone Abdullah Khan, un officier de la police de Mardan, la ville où a eu lieu l'attentat.

«Treize soldats sont morts sur le coup et un autre a succombé à ses blessures à l'hôpital», a-t-il ajouté, évoquant aussi 14 blessés.

Deux hauts responsables militaires sous couvert d'anonymat ont confirmé ces informations et le bilan à l'AFP.

Mardan est une ville-garnison proche des zones tribales du nord-ouest, frontalières avec l'Afghanistan, bastion des talibans pakistanais, principal sanctuaire d'Al-Qaïda dans le monde et base arrière importante des talibans afghans.

Cette petite ville est également située à une cinquantaine de km du district tribal de Mohmand, où l'armée mène, depuis fin janvier, une offensive contre les talibans.

Leur plus important regroupement, le Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP), est le principal responsable d'une vague de près de 450 attentats --suicide pour la plupart-- qui ont fait plus de 4000 morts dans tout le pays en trois ans et demi.

A plusieurs reprises ces derniers temps, le TTP a revendiqué des attentats ciblant les forces de sécurité en représailles, disent-ils, aux offensives de l'armée contre eux et à la campagne de tirs quasi-quotidiens de missiles des drones de la CIA américaine dans leurs fiefs des zones tribales, visant des cadres d'Al-Qaïda et des talibans pakistanais et afghans.

A l'été 2007, à l'unisson d'Oussama Ben Laden en personne, le TTP a décrété le jihad, la «guerre sainte», à Islamabad pour son soutien à Washington depuis fin 2001 dans sa «guerre contre le terrorisme».