Les parlementaires népalais ont élu jeudi comme nouveau Premier ministre Jhalanath Khanal, mettant fin à sept mois d'incertitude politique au Népal, l'un des pays les plus pauvres du monde, en proie à une grave crise économique.

M. Khanal, 60 ans, président du Parti marxiste-léniniste (UML), a été élu après avoir obtenu le soutien des maoïstes, qui avec 236 sièges sur les 601 sièges du Parlement constituent le plus important groupe de cette assemblée.

«Jhalanath Khanal a obtenu 368 des 598 votes exprimés, ce qui lui donne la majorité» absolue, a déclaré le président du Parlement, Subash Chandra Nemwang, devant l'assemblée.

«Je le proclame donc vainqueur de l'élection et nouveau Premier ministre», a-t-il ajouté.

Cette élection met fin à une impasse de sept mois. Depuis la démission du Premier ministre Madhav Kumar Nepal le 30 juin sous la pression du parti d'opposition maoïste, les dirigeants n'avaient pas réussi à trouver un accord pour former un gouvernement de coalition.

S'adressant au Parlement avant le vote, M. Khanal avait déclaré qu'il était crucial pour les dirigeants politiques de consolider les progrès accomplis depuis la fin en 2006 de la guerre civile entre la guérilla maoïste et les forces armées.

«Nous devons aller très rapidement de l'avant sinon nous retomberons dans la crise», avait-il averti. «La principale tâche du Parlement est de rédiger une nouvelle Constitution, et je peux vous assurer que nous y parviendrons sous le nouveau gouvernement que mènera mon parti».

M. Khanal n'a obtenu le soutien des maoïstes qu'à la dernière minute, après que leur chef Pushpa Kamal Dahal, dit «Prachanda», eut accepté de se retirer de la course.

On ignore encore quelle sera la composition exacte du nouveau gouvernement, mais il est probable qu'il comptera d'anciens rebelles.

M. Khanal n'a eu de cesse de répéter que les maoïstes devaient faire partie du nouveau gouvernement quel qu'il soit pour que le processus de paix engagé depuis la fin du conflit soit couronné de succès.

Les maoïstes ont mené contre l'État une guerre civile de dix ans qui a fait 13 000 morts et 100.000 déplacés. La paix revenue, après avoir remporté les élections de 2008, ils avaient formé un gouvernement de coalition avec l'UML. Mais «Prachanda» avait démissionné moins d'un an plus tard du poste de Premier ministre en raison d'un différend avec le chef de l'armée.

L'UML s'était alors allié avec le Parti du Congrès népalais, le deuxième groupe par son importance au Parlement. Cette coalition avait éclaté en juin dernier sous la pression intense des maoïstes.

La conduite du pays était depuis assurée par un gouvernement intérimaire aux pouvoirs très limités.