Le premier ministre japonais, Naoto Kan, a fait part jeudi de son inquiétude face à l'augmentation des dépenses militaires et des activités navales de la Chine, tout en promettant de prévenir les conflits territoriaux dans la région.

«Nous ne pouvons nous empêcher d'être inquiets au vu du manque de transparence de la montée en puissance militaire et de l'accroissement des activités navales» de la Chine dans la région Asie-Pacifique, a-t-il souligné lors d'un discours de politique étrangère.

Le Japon vient de décider de renforcer d'ici à 2020 ses capacités de défense dans les îles du sud de l'archipel, afin de contrecarrer une Chine de plus en plus présente et sûre de sa force.

M. Kan a par ailleurs jugé «très regrettables» les tensions diplomatiques sino-japonaises qui ont suivi la collision d'un chalutier chinois avec des patrouilleurs des garde-côtes japonais au début septembre, au large d'îlots administrés par Tokyo mais revendiqués par Pékin.

Les relations au plus haut niveau ont été gelées pendant plusieurs semaines entre les deux pays. Elles ont repris depuis mais le désaccord demeure à propos de la souveraineté sur ces îlots de mer de Chine orientale.

A ce sujet, M. Kan a affirmé qu'il voulait «lancer une initiative» pour régler les questions de souveraineté et d'exploitation des ressources naturelles dans les mers d'Asie-Pacifique, à propos desquelles la Chine entretient des contentieux avec plusieurs de ses voisins, dont le Japon.

«Des conflits sont apparus récemment (...) et deviennent des sources d'instabilité pour la région», a-t-il remarqué. «Nous devons faire valoir les droits du Japon de façon claire et honnête».

Lors de la dernière crise sino-japonaise, le Premier ministre de centre-gauche a été accusé de faiblesse par l'opposition conservatrice nippone après la libération par Tokyo du capitaine du chalutier chinois, considéré dans l'archipel comme responsable de la collision maritime.

M. Kan a toutefois ajouté qu'il voulait maintenir «des relations mutuellement bénéficiaires» entre le Japon et la Chine.

La Chine a annoncé jeudi avoir enregistré une croissance de 10,3% en 2010, ce qui l'assure d'être devenue la deuxième puissance économique mondiale, une place qu'occupait le Japon depuis 1968.