Un idéologue conservateur a été désigné à la tête du Parti communiste vietnamien (PCV), a-t-on appris mardi de sources proches du pouvoir, avant la clôture d'un congrès quinquennal qui devrait pourtant confirmer la montée en puissance du premier ministre au sein du régime.

Nguyen Phu Trong, 66 ans et originaire du nord, a été élu sans surprise secrétaire général du parti par le nouveau Comité central (environ 175 membres). Il assumera cette fonction pendant cinq ans.

Un bureau politique de 14 membres, centre névralgique du pouvoir, a lui aussi été désigné, ont précisé ces sources.

Trong, président sortant de l'Assemblée nationale, favori pour ce poste depuis des mois et qualifié par les analystes de «choix de consensus», présente un profil de nature à rassurer la Chine, allié idéologique mais rival avec lequel Hanoï conserve notamment des querelles territoriales.

Discret, originaire du Nord comme tous ses prédécesseurs, il présente un profil semblable au chef du parti sortant, Nong Duc Manh, qui part à la retraite après deux mandats consécutifs.

Trong a fait toute sa carrière dans la presse du parti - le journal Communisme -, a obtenu son doctorat en Union soviétique et a été vice-président de la commission idéologique du PCV.

Mais en dépit de ce statut de numéro un officiel, il devrait selon les observateurs demeurer en coulisses d'un pouvoir qui se concentre désormais entre les mains du premier ministre Nguyen Tan Dung, 61 ans.

Dung devrait en principe apparaître mercredi à la troisième place de la liste protocolaire du politburo, avant d'être officiellement adoubé en mai par l'Assemblée nationale pour un nouveau mandat de cinq ans.

Le chef du gouvernement dispose de «bien plus de ressources que le secrétaire général», a estimé Carl Thayer, de l'université de New South Wales en Australie. «Tous ses réseaux de soutien sont beaucoup plus importants».

Un cadre du parti a pour sa part décrit Trong comme «assez faible», ajoutant que les membres du politburo voulaient «un homme souple et facile à gérer».

Le chef du parti et le Premier ministre, qui a survécu à de violentes critiques de ces adversaires mais a été soutenu par l'armée et la police, seront vraisemblablement rejoints au sein de l'habituel triumvirat par Truong Tan Sang, 61 ans, pressenti comme président de la République, un poste plus symbolique.