La Chine a vanté jeudi ses «grands accomplissements» en matière de droits de l'homme, après avoir été accusée par l'organisation Human Rights Watch (HRW) d'avoir continué de fouler aux pieds ces derniers en dépit de ses récents engagements.

«La Chine attache une grande importance aux droits de l'Homme», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hong Lei.

«Les grands accomplissements de la Chine pour les droits de l'Homme sont reconnus par tous», a assuré le porte-parole, interrogé lors d'un point de presse régulier sur les conclusions du rapport publié mardi par l'organisation basée à New York.

Dans un plan adopté en 2009, le gouvernement chinois avait promis de garantir des libertés politiques et civiques, tout comme les droits des minorités comme les Tibétains et les Ouïghours, et de coopérer avec d'autres pays sur les droits de l'Homme.

Mais au lieu de cela, «le gouvernement a systématiquement persisté à violer les droits les plus fondamentaux mentionnés dans ce document», a accusé HRW.

La Chine a «condamné des dissidents connus à de longues peines de prison sur la base d'accusations fallacieuses de subversion ou de violation de secrets d'État, a renforcé les restrictions à la liberté des médias et de l'internet, ainsi que la surveillance des avocats, des défenseurs des droits de l'Homme et des ONG», poursuit le texte.

Pékin a aussi «contrôlé davantage les Ouïghours et les Tibétains, fait disparaître ou placé en détention arbitraire de plus en plus de personnes», accusait Human Rights Watch.

Le rapport relèvait également que la Chine a répondu à l'attribution du prix Nobel de la paix au dissident Liu Xiaobo par «une vague de répression contre la dissidence réelle ou supposée».

«L'échec du gouvernement à mettre en oeuvre son plan montre clairement qu'il s'agissait davantage d'un exercice de relations publiques que d'un moyen utile de protéger et de promouvoir les droits humains du peuple chinois», a déclaré dans un communiqué Sophie Richardson, directrice pour l'Asie de l'organisation.

Interrogé ensuite sur le sort de l'avocat et militant des droits de l'Homme Gao Zhisheng, qui a disparu depuis avril 2010, Hong Lei a simplement déclaré: «Je n'ai pas d'information sur sa situation».