Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a quitté mercredi la Chine à destination du Japon en assurant que sa visite de quatre jours avait été «très réussie».

La visite à Pékin de M. Gates avait pour objectif de faire repartir les relations militaires sino-américaines perturbées en 2010 sur de bonnes bases, avant la visite d'État du président chinois Hu Jintao la semaine prochaine aux États-Unis.

Voici «une conclusion belle et appropriée à ce que je considère comme une visite très réussie», a déclaré M. Gates en arpentant, avec la presse, la section de Mutianyu de la Grande muraille avant de quitter la Chine en mi-journée.

En matinée, le chef du Pentagone a visité près de Pékin le centre de commandement de l'arsenal nucléaire chinois, au quatrième et dernier jour de sa visite.

Le privilège accordé à M. Gates de voir le quartier général du 2e Corps d'artillerie, centre de commandement de l'arsenal nucléaire chinois, a été interprété comme un signe de la volonté de la Chine de faire preuve de plus de transparence et de normaliser des relations militaires distendues depuis un an.

M. Gates a indiqué avoir eu des «conversations très sincères» durant la visite et avoir parlé avec des officiers chinois de stratégie nucléaire.

La visite du GG, sollicitée par le chef du Pentagone, devrait contribuer à renforcer «la confiance mutuelle et à éliminer les incompréhensions» entre les États-Unis et la Chine, a estimé pour sa part Guan Youfei, un responsable du ministère chinois de la Défense, cité par la presse officielle.

Le rapprochement a toutefois été quelque peu éclipsé par le vol inaugural mardi du premier chasseur-bombardier furtif chinois, qui a au contraire illustré la concurrence militaire entre Washington et Pékin.

Le chasseur J-20 au fuselage profilé a effectué un vol d'une quinzaine de minutes au-dessus de la province du Sichuan (sud-ouest), selon des témoins et la presse d'État, confirmant ainsi les rapides progrès dans sa conception.

Le J-20 est considéré comme la réponse chinoise au chasseur furtif F-22A Raptor de l'US Air Force. Les Etats-Unis sont actuellement le seul pays au monde à disposer d'un chasseur-bombardier furtif opérationnel.

«Les dirigeants civils (de la Chine) ont semblé surpris du vol d'essai, mais m'ont assuré qu'il n'avait rien à voir avec ma visite», a assuré M. Gates à la presse.

«Ce que j'en retiens, c'est que les dirgeants civils et militaires (chinois) semblent déterminés à faire progresser cette relation» avec les États-Unis, a-t-il ajouté, au sujet du bilan de son séjour à Pékin.

Pékin avait brutalement suspendu ses contacts militaires avec Washington lorsque les États-Unis avaient annoncé au début de l'année 2010 un contrat d'armement de plus de six milliards de dollars avec Taïwan. Les contacts ont repris en décembre à l'occasion d'une visite d'une délégation militaire chinoise.

Le secrétaire américain à la Défense a quitté la Chine pour le Japon et se rendra ensuite en Corée du Sud.