L'Union européenne pourrait lever «début 2011» l'embargo sur les ventes d'armes à la Chine imposé depuis la répression des manifestations de 1989 place Tiananmen, indique jeudi le quotidien français Le Figaro.

Un diplomate européen proche du dossier a refusé de confirmer cette information, mais a reconnu que la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a présenté récemment aux chefs d'État et de gouvernement de l'UE un rapport où elle préconise de lever cet embargo.

Cette décision nécessite l'approbation unanime des 27 pays de l'UE. Or la Grande-Bretagne se montre toujours réservée, a-t-on appris de source diplomatique.

«C'est une question que nous allons examiner», a indiqué un diplomate proche du dossier s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

«L'embargo actuel sur les ventes d'armes constitue un obstacle majeur au développement d'une coopération plus solide entre l'UE et la Chine en matière de politique étrangère et sur les questions de sécurité», estime Mme Ashton dans son rapport dont l'AFP a obtenu une copie.

«L'UE devrait tirer les conclusions pratiques (de cet embargo) et concevoir comment aller de l'avant», ajoute Mme Ashton.

L'embargo sur les armes à la Chine avait été imposé au lendemain de la répression des manifestations de 1989 place Tiananmen.

L'UE s'est mise il y a plusieurs années d'accord pour «revoir» cette décision, mais sans résultat à ce jour.

La France et l'Espagne militent depuis longtemps pour mettre fin à cet embargo devenu obsolète, selon ces deux capitales, en raison du développement économique et militaire chinois.

«Le maintien de l'embargo n'a aucun sens. S'il reste en place nous développerons nos propres armes encore plus vite. Au bout du compte, ce sont les sociétés d'armement européennes qui en pâtissent le plus», confiait récemment l'ambassadeur chinois auprès de l'UE, Song Zhe.

L'UE est le premier partenaire commercial de la Chine.

Pékin a récemment promis d'aider la Grèce et le Portugal en leur achetant des obligations d'État, une décision qui selon les experts pourrait soulager la zone euro de ses difficultés tout en conférant de l'influence à Pékin.

Les responsables européens assurent qu'aucune promesse n'a été faite aux Chinois en échange de leur appui, que ce soit la reconnaissance par l'Europe du statut d'économie de marché de la Chine ou la levée de l'embargo européen sur les ventes d'armes.