Des dizaines de personnes ont dû évacuer en pleine nuit les côtes de plusieurs îles situées au sud du Japon à la suite d'un violent séisme de magnitude 7,4 qui a déclenché tôt mercredi matin une alerte au tsunami.

Selon l'Institut de géophysique américain (USGS), la secousse s'est produite à 02H19, près de l'île Chichijima, appartenant au groupe d'îles Ogasawara, à environ 1000 km au sud de Tokyo. L'hypocentre était situé à 14 km de profondeur dans l'océan Pacifique.

Dans les minutes qui ont suivi, un message diffusé par haut-parleurs a averti les habitants que des vagues pouvant atteindre deux mètres de haut risquaient de s'abattre sur les côtes de ces îles.

«Toutes les personnes se trouvant près des côtes doivent évacuer vers des zones plus élevées», indiquait le message de l'Agence métérologique japonaise, relayé en boucle par les chaînes de télévision en japonais, anglais, coréen, chinois et brésilien.

«Environ 120 personnes ont été déplacées vers des endroits surélevés à Chichishima et une cinquantaine sur l'île voisine de Hahashima», a déclaré à l'AFP Koji Watanabe, un responsable d'un village de Chichishima, joint par téléphone.

Il a ajouté «ne pas être informé d'éventuelles victimes».

Moins d'une heure après le séisme, une première vague de 30 cm de haut a atteint Chichishima, a annoncé la télévision publique NHK.

L'Agence météorologique a alors décidé peu avant 04H00 d'abaisser «l'alerte» au niveau de simple «avertissement» prévu pour des vagues ne dépassant pas 50 cm.

«Les résidents de ces zones, qui n'ont pas encore vu la première vague arriver, doivent rester en alerte», a toutefois conseillé un responsable de l'Agence lors d'une conférence de presse.

«L'alerte a été abaissée, mais on continue à conseiller aux résidents d'évacuer», a déclaré M. Watanabe.

Le gérant d'un hôtel de Chichishima a confirmé à NHK que l'ordre d'évacuation était maintenu.

«Nous continuons à recevoir des consignes d'alerte de la municipalité pour nous dire d'évacuer vers des zones plus élevées et de ne pas bouger jusqu'à la levée de l'alerte», a-t-il dit.

NHK a rapporté qu'une petite vague de 10 cm de haut avait atteint l'île de Kozushima, et une autre de 30 centimètres l'île de Hachijojima, situées au sud de Tokyo.

L'Agence météorologique a également diffusé des «avertissements» pour les îles d'Izu, d'Amami et de Tokara, ainsi que pour les préfectures côtières de Shizuoka, d'Aichi, de Mie, de Wakayama, de Tokushima, de Kochi et de Miyazaki.

«L'alerte» maximale au tsunami, prévoyant des vagues pouvant atteindre trois mètres de haut, avait été déclenchée le 28 février dernier à la suite du tremblement de terre meurtrier du Chili.

Mais l'Agence météorologique avait dû ensuite présenter ses excuses pour avoir fait excès de prudence et avoir provoqué l'évacuation de plus d'un demi-million de personnes des côtes Pacifique du Japon.

La plus haute vague n'avait atteint que 120 cm, sans provoquer de dégâts autres que des inondations le long du littoral.

Les îles Ogasawara, formées d'une trentaine d'îles et peuplées d'environ 2300 personnes, avaient été placés sous le contrôle des Etats-Unis en 1946, après la défaite du Japon, et restituées en 1968 seulement.