La justice philippine a rendu à l'ancienne première dame Imelda Marcos, veuve de l'ex-dicateur Ferdinand Marcos, une immense propriété saisie lors de la révolte populaire de 1986, en raison d'un vice de procédure, a-t-on appris mardi.

«Je suis très heureuse. Cette propriété est très importante pour moi car c'est là que mon père est né», a déclaré la veuve, âgée de 81 ans, qui avait accédé à une renommée internationale grâce à ses milliers de paires de chaussures.

«Cette propriété appartenant à ma famille longtemps avant que je fasse la connaissance de Ferdinand Marcos. Comment le gouvernement (actuel) peut-il affirmer qu'elle a été achetée avec de l'argent mal acquis? Maintenant, je peux la remettre en état», a-t-elle ajouté auprès de l'AFP.

La Cour suprême des Philippines a basé sa décision non sur le fond, mais sur le fait que le document officialisant la confiscation du bien avait été signé par un fonctionnaire qui n'y était pas habilité.

Pour le gouvernement actuel, dirigé par le président Benigno Aquino, fils de deux personnalités incarnant la lutte pour la démocratie dans les années 80, Imelda Marcos, née dans une famille pauvre, avait acquis cette propriété somptueuse avec de l'argent volé aux finances publiques.

La demeure, sur l'île de Leyte, comprend 17 pièces, un club de golf, une piscine et des pavillons.

Des procédures judiciaires opposant le gouvernement au clan Marcos et portant sur environ 200 milliards de pesos (3,39 milliards d'euros) détournés traînent depuis des années devant les tribunaux philippins.

Depuis 1986 et la chute du président à la suite d'une révole populaire, une commission gouvernementale chargée de mettre la main sur les fonds détournés par les Marcos et souvent dissimulés dans des banques étrangères a récupéré 85,64 milliards de pesos.

Rentrée d'exil en 1991, Imelda Marco a été élue en mai dernier députée au Parlement philippin, et son fils, Ferdinand Jr, 52 ans, sénateur. Sa fille Imee, 56 ans, a été élue gouverneur de la province d'Ilocos Norte, fief de la famille.