Le président français Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy, en visite en Inde pour quatre jours, se sont accordé vingt-quatre heures de détente, samedi au Taj Mahal et dimanche à la cité moghole de Fatehpur Sikri, deux hauts lieux du patrimoine touristique.

Après avoir visité cette éphémère capitale impériale du XVIe siècle, classée au patrimoine mondiale de l'Unesco, le chef de l'Etat et la Première dame se sont envolés pour New Delhi.

Là, le chef de l'Etat a eu un entretien en tête à tête avec le Premier ministre Manmohan Singh, suivi d'un dîner auquel ont également assisté son épouse, la mère de cette dernière, Marisa Bruni-Tadeschi, qui les accompagne tout au long du voyage, des proches de M. Singh, notamment Sonia Gandhi, ainsi que les leaders de l'opposition indienne.

Selon l'Elysée, le dîner a porté «essentiellement sur le G20», le forum des vingt nations les plus riches, dont M. Sarkozy assure actuellement la présidence pour laquelle M. Singh lui a apporté son «soutien».

La présidence française a également indiqué que la France et l'Inde signeraient lundi un «accord cadre» pour la construction de deux centrales nucléaires EPR, réalisées conjointement par le géant français Areva et son partenaire indien, la compagnie publique NPC (Nuclear Power Corporation),

Concernant la défense, l'Elysée a également indiqué que les discussions franco-indiennes étaient «en bonne voie d'aboutissement», notamment pour la modernisation par Thalès de 51 Mirage 2000 de l'armée de l'air indienne.

La veille, c'est en toute discrétion, sans caméras ni photographes, que le couple présidentiel s'était rendu à Agra (centre), pour admirer le Taj Mahal, magnifique mausolée de marbre blanc construit au XVIIe siècle, pendant la période moghole de l'Inde.

Alors qu'il avait passé à peine 40 heures sur place lors de son premier séjour en Inde -- un voyage d'Etat en janvier 2008 --, les autorités indiennes avaient souhaité que le président de la République reste cette fois-ci plusieurs jours et prenne le temps d'aller admirer les joyaux de leur culture.

Cette étape touristique vise à «rendre hommage à la culture indienne», a  fait valoir le ministère indien des Affaires étrangères.

Privés de les accompagner, les médias indiens n'en ont pas moins consacré  dimanche de nombreux articles à la visite privée de Nicolas et Carla Sarkozy, le président partageant la vedette avec son épouse.

Si les unes du Sunday Times et de l'Hindustan Times titraient sur les projets de coopération franco-indien dans le domaine du nucléaire civil, ou sur la volonté de M. Sarkozy de voir l'Inde accéder à un poste de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, d'autres articles tressaient des couronnes de laurier à la Première dame.

«La classe de Carla laisse Bangalore sans voix», affirmait le Sunday Times, en détaillant, photos à l'appui, les tenues de Carla, son «élégante jupe beige» ou son «châle vert» qu'elle porte «avec l'aisance du top model» qu'elle fut. Le Mail Today faisait pour sa part sa une sur «La romance de l'Inde et de Carla».

M. Sarkozy aura un second entretien lundi dans la matinée avec le Premier ministre et rencontrera la présidente indienne, Pratibha Patil, en fin d'après- midi. Mardi matin il s'envolera pour Bombay, la capitale économique de l'Inde. Il y rendra hommage aux victimes des attentats islamistes de novembre 2008 qui firent 166 morts.

Le ministre de la Défense, Alain Juppé, qui devait accompagner M. Sarkozy, est resté à Paris à la demande de ce dernier, «en raison de la situation en  Côte d'Ivoire», selon l'entourage du chef de l'Etat.

Selon la même source, M. Sarkozy suit la situation dans ce pays «heure par heure».