Le parti créé de toutes pièces par la junte birmane pour les élections du 7 novembre, était sans surprise largement en tête jeudi après l'annonce de plus de la moitié des résultats pour les deux assemblées nationales, selon la télévision d'État.

Le Parti de la solidarité et du développement de l'Union (USDP) a remporté 187 sièges à la Chambre des représentants (chambre basse, 326 sièges à pourvoir) sur 219 annoncés jusqu'ici.

Arrivent loin derrière le Parti démocratiques des nationalités shans (9 sièges), le parti d'opposition Force démocratique nationale (NDF, 8 sièges) et la deuxième formation pro-junte, le Parti de l'unité nationale (NUP, 7 sièges).

À la Chambre des nationalités (168 sièges à pourvoir), l'USDP dispose désormais de 95 sièges sur 107 attribués, suivi de de la NDF avec quatre mandats.

L'USDP se place également largement en première position dans les résultats partiels pour les assemblées régionales.

Des résultats sans surprise: un cadre du parti pro-junte avait revendiqué mardi environ 80% des sièges dans les futures assemblées nationales et régionales.

Le scrutin de dimanche dernier a été émaillé de nombreuses accusations de malversations et a été rejeté en bloc par l'Occident et l'opposition.

Outre son avance dans le scrutin dépouillé, la junte est assurée d'une écrasante majorité dès lors qu'un quart des sièges de chaque assemblée a été réservé d'office aux militaires en activité.

Le scrutin est considéré comme un simulacre destiné à doter le pouvoir militaire d'une légitimité électorale, tout en empêchant mathématiquement la répétition de la victoire de l'opposition en 1990.

Les grandes capitales occidentales ont dénoncé l'absence de l'opposante Aung San Suu Kyi qui avait remporté les élections de 1990 avec la Ligue nationale pour la démocratie (LND), sans jamais être autorisée à accéder au pouvoir.