Les premiers résultats des élections en Birmanie commençaient à tomber au compte-gouttes lundi, au lendemain d'un scrutin unanimement jugé injuste et dépourvu de crédibilité par les pays occidentaux et les opposants.

Le Parti de la solidarité et du développement de l'Union (USDP), créature de la junte, semblait assuré de la victoire dans ce scrutin très critiqué mais qui pourrait malgré tout offrir à l'opposition un premier espace de parole au sein des futurs parlement bicaméral national et assemblées régionales.

Les Etats-Unis ainsi que Londres, Paris, Bruxelles et Canberra ont dénoncé le scrutin.

Le quotidien gouvernemental New Light of Myanmar publiait des listes de candidats élus car seuls en lice dans un certain nombre de circonscriptions. Le site internet birman en exil Irrawaddy annonçait pour sa part des résultats, non officiels, favorables à des militaires ou membres de l'opposition.

Le New Light publiait aussi des photos du généralissime Than Shwe, homme fort de la junte, en train de voter, ainsi que celles d'ambassadeurs étrangers observant le processus dans des visites de bureaux de vote soigneusement orchestrées.

Les résultats officiels et définitifs n'étaient cependant pas attendus avant plusieurs jours dans ce pays de quelque 50 millions d'habitants, dont une grande partie vit dans des zones montagneuses et isolées.

Plus de 29 millions de personnes étaient appelées aux urnes. Mais le processus est unanimement considéré comme une manipulation de la junte pour se doter d'un vernis civil tout en conservant le pouvoir. Les militaires se sont succédé à la tête de la Birmanie depuis 1962.

Le précédent scrutin en 1990 avait été remporté par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Mais la LND a boycotté ce scrutin et a en conséquence été dissoute.

L'opposante, en résidence surveillée sans interruption depuis 2003 et pendant 15 des 21 dernières années, pourrait être libérée d'ici quelques jours.