Dix personnes, dont six soldats et deux enfants, ont été tuées vendredi dans des attaques à la bombe dans le nord-ouest du Pakistan, selon la police et les autorités locales.

Cette région, et notamment les zones tribales frontalières de l'Afghanistan, est considérée comme le quartier général d'Al-Qaïda et de ses alliés talibans pakistanais, qui dénoncent l'alignement du gouvernement sur les États-Unis et ont perpétré d'innombrables attentats dans le pays ces dernières années.

Les attaques de vendredi, tout comme les deux autres qui ont tué d'autres soldats dans les zones tribales depuis mardi, interviennent après une période de relative accalmie à la suite des inondations qui ont fait plus de 20 millions de sinistrés (sur 170 millions d'habitants) à partir de l'été.

Une bombe a explosé en début d'après-midi dans une mosquée au moment où les fidèles sortaient de la prière du vendredi à Pushta Khara, un quartier très peuplé de Peshawar, la grande ville du nord-ouest pakistanais.

«Quatre personnes ont été tuées», dont deux enfants de sept et dix ans, a déclaré à l'AFP un responsable de la police locale, Mohammad Karim Khan.

Vingt-deux personnes ont été blessées, la plupart légèrement, a de son côté indiqué le chef de la police de la ville, Liaqat Ali.

«C'était une bombe artisanale», a précisé un autre responsable de la police locale, Mohammad Naeem.

Dans la matinée, six soldats ont été tués par l'explosion d'une bombe au passage de leur patrouille dans l'Orakzai, l'un des sept districts tribaux du nord-ouest, selon des responsables de la sécurité pakistanaise.

Il s'agit de la troisième attaque à la bombe meurtrière pour les forces de sécurité pakistanaises depuis mardi dans les zones tribales.

Selon les autorités pakistanaises, 2421 militaires et paramilitaires ont été tués et 7195 blessés dans des combats avec les rebelles entre 2002 et avril 2010.

Les zones tribales, bastion des talibans pakistanais, sont devenues depuis la fin 2001 le principal sanctuaire des dirigeants et combattants d'Al-Qaïda, ainsi que la base arrière des talibans afghans.

Les talibans pakistanais sont eux les principaux responsables d'une vague de plus de 400 attentats -suicide pour la plupart- qui ont fait plus de 3700 morts dans le pays ces trois dernières années.

À Washington, la secrétaire d'État Hillary Clinton a annoncé vendredi une aide militaire américaine supplémentaire de deux milliards de dollars au Pakistan, en saluant les efforts d'Islamabad contre les groupes extrémistes.

Washington reproche toutefois régulièrement au Pakistan de ne pas en faire assez pour neutraliser les rebelles dans les zones tribales, notamment les talibans qui vont depuis le territoire pakistanais mener des attaques contre les forces américaines et de l'OTAN dans l'Afghanistan voisin.