Les sauveteurs tentaient toujours dimanche de parvenir à onze mineurs, piégés sous terre dans le centre de la Chine depuis une explosion samedi dans une mine de charbon, qui a tué 26 de leurs collègues, selon un nouveau bilan communiqué par les autorités chinoises.

Un précédent bilan faisait état de 21 morts et 16 mineurs piégés.

La mine, située à Yuzhou dans la province de Henan, a été touchée par un coup de grisou. 276 hommes se trouvaient alors au fond de la mine et 239 ont pu en sortir, selon l'Agence nationale pour la sécurité au travail.

Les survivants, dont on ignore l'état, ont été localisés à 50-80 mètres en dessous de l'entrée du puits. Mais l'opération de sauvetage est difficile.

«L'épaisse poussière dans le puits gêne la progression des secours. Il faut qu'on se débarrasse d'abord de cette poussière», a déclaré un ingénieur à l'agence Chine nouvelle. Selon lui, plus de 2500 tonnes de poussière de charbon ont bouché le puits et la plupart des victimes sont mortes étouffées.

La mine est la copropriété de l'entreprise publique China Power Investment Corp et d'une autre compagnie, a précisé Chine nouvelle.

Les mines chinoises sont réputées pour être les plus dangereuses du monde en raison des négligences en matière de sécurité et de la corruption, ainsi que d'une demande de productivité accrue.

L'an dernier, 2631 personnes y sont mortes, selon les chiffres officiels.

Les organisations indépendantes estiment que ce bilan est vraisemblablement beaucoup plus lourd car de nombreux accidents sont passés sous silence pour éviter des fermetures.

La question de la sécurité dans les mines chinoises a resurgi avec le sauvetage spectaculaire mercredi et jeudi de 33 mineurs chiliens, bloqués à près de 700 mètres sous terre pendant 69 jours, suscitant des réactions d'admiration et d'amertume mêlées chez les internautes en Chine.

Les opérations de secours au Chili ont été diffusées en direct par la télévision d'État chinoise.

Samedi, le président chilien Sebastian Pinera a proposé d'aider la Chine à faire face à cette nouvelle catastrophe minière, estimant que le Chili avait acquis une certaine expérience dans la gestion de ce type de problème.

«Si nous pouvons être d'une quelconque aide, ils savent qu'ils peuvent compter sur nous», a déclaré M. Pinera lors d'une visite à Londres.

Début juillet, le Premier ministre Wen Jiabao a regretté la situation «grave» des accidents de travail et la fréquence des accidents industriels. Il a ordonné aux responsables des mines chinoises de descendre dans les puits avec les mineurs, afin d'éviter les accidents.

Le gouvernement chinois a annoncé vendredi une campagne de 10 jours d'inspections fin octobre dans les mines du pays pour y vérifier les conditions de travail.

La Chine a connu son propre sauvetage «miraculeux» en avril lorsque 115 mineurs ont été secourus après avoir passé plus d'une semaine piégés sous terre dans une mine inondée de la province du Shanxi (nord).

La Chine dépend des centrales au charbon pour environ 70% de ses besoins en électricité.