L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a déposé une plainte contre la junte birmane pour avoir dissous son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a indiqué mardi son avocat à un mois de législatives dont elle a été exclue.

La LND avait été officiellement interdite en mai dernier, après sa décision de boycotter le scrutin du 7 novembre, qu'elle juge injuste et verrouillé par les militaires.

Deux recours avaient déjà été déposés fin avril devant la Cour suprême contre le chef de la junte, le généralissime Than Shwe, et avaient été rejetés.

Mardi, une nouvelle procédure a été déposée, sans plus d'espoir d'être entendue que les précédentes. «Nous continuons parce que nous n'abandonnons pas. Si nous abandonnons, nous n'avons plus rien à faire», a justifié Nyan Win, avocat de l'opposante.

La LND a boycotté les élections législatives car elle a refusé d'exclure la dissidente de ses instances, comme la junte l'exigeait. Le premier parti de l'opposition avait remporté les dernières élections, en 1990, sans jamais être autorisé à exercer le pouvoir.

La lauréate du prix Nobel de la paix a vécu en résidence surveillée sans interruption depuis 2003 et pendant plus de 15 des 21 dernières années. Deux officiels birmans ont indiqué à l'AFP la semaine dernière qu'elle serait libérée après le scrutin.

Mi-septembre, le quotidien gouvernemental «News Lights of Myanmar» avait sommé, sans la nommer, la LND de cesser de protester contre sa dissolution.