Deux protestataires ont été tués samedi au cours de nouvelles violences anti-indiennes au Cachemire indien à majorité musulmane, portant le bilan à plus de 100 morts chez les civils depuis le début des troubles en juin dernier.

Un jeune Cachemiri a été tué et trois blessés par les forces de l'ordre qui ont tiré sur des centaines de manifestants qui tentaient de bloquer une route et jetaient des pierres à Palhalan, au nord de Srinagar, capitale d'été du Cachemire, a annoncé un porte-parole de la police.

Mais un habitant de Palhalan, Ghulam Ahmed Tantray, a affirmé à l'AFP que l'homme tué ne participait pas à la manifestation. «C'était une manifestation pacifique. Ils n'ont même pas essayé de la disperser avec des gaz lacrymogènes ou à la matraque. Ils ont ouvert le feu sans provocation», a-t-il dit au téléphone.

Un autre manifestant a été tué à Anantag, au sud de Srinagar, au moment où la police a ouvert le feu sur des manifestants qui jetaient des pierres sur les forces de l'ordre. Celles-ci étaient en train de récupérer le corps d'un homme qui se serait noyé lundi dans un rivière après avoir été poursuivi par la police.

Les autorités ont aussi fait état de la mort à l'hôpital samedi d'un autre jeune protestataire qui avait été blessé dans la semaine par les policiers qui avaient ouvert le feu sur des manifestants à Srinagar.

A ce jour, les violences ont fait au total 101 morts parmi les civils -manifestants et passants- depuis juin dernier. La plupart ont été victimes de tirs des forces de l'ordre qui réagissaient à des jets de pierres ou d'autres objets, selon un bilan de l'AFP.

Un policier a également trouvé la mort lors des violences.

Des milliers de personnes ont manifesté samedi pour protester contre les morts de manifestants. Défiant le couvre-feu, les protestataires ont scandé «Nous voulons la liberté» et «Indiens, retournez chez vous».

Le Cachemire indien est secoué par de violentes manifestations contre l'administration de New Delhi provoquées par la mort le 11 juin d'un étudiant de 17 ans tué par une grenade lacrymogène lancée par la police.

La région himalayenne du Cachemire est divisée en deux, administrée d'un côté par l'Inde (Etat du Jammu-et-Cachemire), et de l'autre par le Pakistan. La partie indienne est le théâtre depuis 1989 d'une insurrection qui a fait au moins 47.000 morts, selon les chiffres officiels.