Le gouvernement japonais a démissionné en bloc vendredi, dans le cadre d'un remaniement décidé par le Premier ministre Naoto Kan après sa victoire lors d'une bataille d'appareil au sein de son parti, ont annoncé deux ministres devant la presse.

Interrogées par des journalistes pour savoir si le gouvernement avait remis sa démission de façon collective, les ministres de la Justice Keiko Chiba et de la Réforme administrative Renho ont simplement répondu: «Oui».

La composition de la nouvelle équipe gouvernementale sera annoncée dans la journée.

Le portefeuille des Affaires étrangères va notamment changer de main, son titulaire, Katsuya Okada, ayant annoncé jeudi qu'il allait devenir secrétaire général et numéro deux du Parti Démocrate du Japon au pouvoir (PDJ, centre-gauche).

Les médias citaient vendredi le nom du ministre des Transports, Seiji Maehara, pour le remplacer à la tête de la diplomatie nippone.

Le nouveau ministre des Affaires étrangères devra conduire de complexes négociations à propos du déménagement d'une base militaire américaine sur l'île d'Okinawa (sud) et gérer une récente crise diplomatique avec la Chine, déclenchée par l'arraisonnement d'un chalutier chinois près d'îlots revendiqués par les deux pays.

Les détenteurs des autres principaux portefeuilles devraient être confirmés, notamment le ministre des Finances, Yoshihiko Noda, mais d'autres ministères, comme celui des Affaires intérieures et de la Justice, pourraient changer de titulaires, selon les médias.

Ce remaniement gouvernemental, doublé de changements dans la direction du PDJ, répond aux nouveaux équilibres que M. Kan souhaite instaurer au pouvoir après sa réélection mardi comme président du PDJ.

M. Kan a battu l'influent vétéran Ichiro Ozawa, qui souhaitait prendre la direction du PDJ et accéder ainsi au poste de Premier ministre, lors d'une consultation interne au mouvement.

Le Premier ministre n'est en poste que depuis juin. Il remplacé Yukio Hatoyama, démissionnaire après moins de neuf mois à cause de son indécision et d'une affaire de financement.

Le PDJ de M. Kan a conquis le pouvoir en remportant les élections législatives d'août 2009, renvoyant dans l'opposition le puissant Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite) qui a régné pendant plus d'un demi-siècle sur le Japon de façon presque continue.