La Chine a annoncé qu'elle reportait des discussions diplomatiques prévues avec le Japon après que Tokyo a prolongé la détention du capitaine d'un chalutier chinois entré en collision avec des garde-côtes japonais dans une zone revendiquée par les deux pays.

«La Chine a décidé de reporter la deuxième ronde de discussions (...) sur les questions de la mer de Chine orientale prévu à la mi-septembre», a annoncé le ministère des Affaires étrangères tard vendredi, à l'issue d'une semaine d'escalade verbale entre Tokyo et Pékin, où l'ambassadeur du Japon a été convoqué pas moins de trois fois.

C'est en mer de Chine orientale que s'est déroulée la collision mardi près des îles Diaoyu, appelées Senkaku en japonais, que les deux pays revendiquent, de même que Taïwan.

«La partie japonaise a ignoré les protestations formelles et la ferme opposition (chinoises) et s'est obstinée à faire appliquer au capitaine chinois les supposées procédures judiciaires (japonaises)», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué tard vendredi.

Le capitaine a été remis jeudi à la justice nippone et le parquet va décider de son éventuelle inculpation. Un tribunal japonais a autorisé vendredi une première prolongation de sa détention pouvant aller jusqu'à 10 jours, selon la presse japonaise.

«Les actions du Japon ont violé les lois des nations et le bon sens international de base, et sont ridicules, illégales et invalides», a déclaré Mme Jiang Yu, dans ce communiqué.

«Le Japon va récolter ce qu'il a semé, s'il continue d'agir avec imprudence», a-t-elle menacé.

Jeudi, Pékin avait qualifié d'«absurde et illégal» l'arraisonnement par les autorités nippones du bateau de pêche chinois, en avertissant que cette affaire pourrait avoir un «impact grave» sur les relations sino-japonaises.

Tokyo a de son côté affirmé traiter l'incident «conformément à la loi», en laissant entendre que l'appartenance de ces îlots au Japon était indiscutable, tandis que Pékin réaffirmait aussi sa souveraineté sur l'archipel.

Ces îles inhabitées, situées près de gisements gaziers et qui se trouvent entre Okinawa au Japon et Taïwan, sont régulièrement le sujet de frictions régionales.