Le puissant séisme qui a frappé samedi Christchurch, provoquant des dégâts considérables, pourrait au final relancer l'économie de ce pays sorti à grand peine de la récession, grâce notamment à d'importants investissements dans le bâtiment.

Le tremblement de terre de magnitude 7 n'a pas fait de mort mais a endommagé quelque 100 000 habitations, des routes et des infrastructures telles que les égouts et les conduites d'eau.

Le Trésor australien a revu en nette hausse ses estimations pour la remise en état des infrastructures et des bâtiments, à 4 milliards de dollars néo-zélandais (2,27 milliards d'euros), soit deux fois plus qu'escomptés au début.

Mais l'indice comprenant les principales valeurs de la Bourse de Wellington est en hausse depuis son ouverture lundi matin.

Les valeurs des secteur du bâtiment (telles que Fletcher Building) et des produits en aciel (Steel and Tube) ont été les plus convoitées par les investisseurs, qui tablent sur une hausse de leur activité grâce à la remise en état de la région.

«L'économie de cette région devrait être dopée par l'activité de reconstruction, qui fera plus que compenser les pertes occasionnées» par le séisme, estiment les économistes de la banque australienne Westpac dans une note.

Les milliards de dollars néo-zélandais investis dans les travaux de reconstruction pourrait aider l'économie du pays, qui peine à se remettre de la récession de 2008 à la mi-2009, selon les analystes.

«Cela n'aurait pas pu tomber à un meilleur moment, même si c'est affreux de dire cela», déclare Craig Egbert, économiste chez BNZ.

Selon lui, les commerçants pourraient également bénéficier de ce séisme, les habitants souhaitant remplacer leurs biens endommagés. Mais l'ampleur inhabituelle des dommages rend difficile toute prévision économique, note-t-il.

Nick Tuffley, économiste à ASB Bank, relève plusieurs précédents, où l'activité économique a été dynamisée par une catastrophe naturelle.

«Ces précédents montent que le produit intérieur brut pourrait s'affaiblir au troisième trimestre, mais qu'il serait ensuite gonflé par l'activité de reconctruction, avec un gain de 1,5 point de pourcentage», dit-il.

Selon les économistes de Westpac, les catastrophes naturelles pèsent surtout sur l'économie quand elle est robuste et en pleine expansion. «Mais si elles interviennent dans un pays à l'économie fonctionnant en-dessous de ses capacités, comme c'est le cas aujourd'hui» en Nouvelle-Zélande, «et notamment dans le secteur de la construction, cela peut servir de moteur», indiquent-ils.

Une nouvelle forte réplique a secoué Christchurch mercredi matin alors que les salariés de quelques magasins et entreprises du centre-ville qui avaient pu ouvrir se rendaient au travail. Il leur a été immédiatement demandé de rentrer chez eux.

L'état d'urgence, qui devait être levé mercredi, a été prolongé d'une semaine.