Drapeaux en berne, distractions annulées, minutes de silence, la Chine observait dimanche une journée de deuil national en hommage aux plus de 1200 morts, victimes des glissements de terrain il y a une semaine dans la province du Gansu (nord-ouest), les pires de la décennie.

Les autorités ont mis en garde contre la poursuite de fortes pluies dimanche et averti que des inondations soudaines, des glissements de terrain et des débris flottants, faisaient toujours courir des risques à la population du Gansu et du Sichuan voisin, selon l'agence Chine Nouvelle.

Il y a une semaine, de gigantesques coulées de boue, dévastant une partie de la ville de montagne de Zhouqu, dans le Gansu, ont tué 1248 personnes et 496 autres sont toujours portées disparues, selon un bilan donné samedi par Chine Nouvelle.

Dimanche, les drapeaux ont été mis en berne dans tout le pays et toutes les distractions -- cinémas, jeux en ligne, karaoké, concerts -- ont été annulées. A Hong Kong, un spectacle son et lumière quotidien sur le port a été suspendu.

Selon la tradition chinoise, le 7e jour après un décès marque le point culminant de la période de deuil.

A Pékin, quelque 10 000 personnes se sont rassemblées dans la matinée sur la place Tiananmen pour une cérémonie, selon des images de la télévision. Le président Hu Jintao et d'autres responsables chinois ont également rendu hommage aux victimes, selon les médias officiels.

Peu après minuit, les pages d'accueil des sites internet chinois étaient passées au noir et blanc. Les journaux ont été privés de couleurs en signe de deuil.

A Zhouqu, des milliers d'habitants et secouristes ont interrompu les recherches pour prendre part à une cérémonie à la mémoire des victimes, selon la télévision chinoise. A 10H00 locales, les sirènes ont retenti et trois minutes de silence ont été observées.

Des participants arboraient des fleurs en papier blanches, d'autres portaient encore leurs pelles. Les sauveteurs et le personnel médical ont ensuite repris leur travail, dégageant des débris de la rivière Bailong en crue, à la recherche de cadavres ensevelis sous des mètres de boue et pulvérisant du désinfectant pour éviter des épidémies, selon Chine Nouvelle.

L'agence a fait état dimanche d'un nouveau bilan à la hausse d'autres inondations et coulées de boue dans des villes proches de Zhouqu, soit désormais 34 morts et 63 disparus à Longnan où 122.000 personnes ont été évacuées, à la suite de fortes pluies mercredi.

Les autorités ont du mal à satisfaire la demande de cercueils dans la région dévastée, où un tiers de la population est tibétaine, a rapporté le China Daily.

Samedi, le dalaï lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains qui vit en exil en Inde, a prié pour les victimes, se disant «profondément attristé» par la perte de vies humaines et les dégâts en Chine, comme au Pakistan et en Inde.

Le chef religieux, honni par Pékin, a estimé que le réchauffement climatique pouvait être à l'origine des inondations et glissements de terrain en Asie et appelé à un effort international concerté pour protéger la planète.

«Selon les experts, ces inondations très inhabituelles et les incendies dévastateurs en Russie sont les signes d'un malaise plus profond provoqué par un réchauffement sans précédent de la planète et d'autres causes environnementales», a déclaré le dalaï lama à Dharamsala (Inde).

Dans le Sichuan (sud-ouest), 31 personnes sont portées disparues dans des glissements de terrain qui ont détruit samedi les bâtiments d'un hôpital, dans le district de Wenchuan. Plus de 8000 villageois ont dû être évacués et les écoles et bâtiments publics ont été transformés en lieux d'accueil pour les sinistrés.

Plus de 305 millions de personnes ont été affectées par les récentes intempéries en Chine, qui ont causé des dégâts à hauteur de 1,7 milliard de dollars, selon Chine Nouvelle citant une agence officielle spécialisée.