Deux personnes ont été tuées et 24 blessées jeudi dans l'explosion d'une bombe à l'aéroport de Zamboanga, dans le sud des Philippines, ont annoncé vendredi la police locale.

Le porteur de bombe présumé, qui, selon les images des caméras de surveillance et des témoins, transportait l'engin explosif dans son sac à dos, a été tué sur le coup, tandis qu'un blessé a succombé plus tard à ses blessures, a précisé le chef de la police de Zamboanga, Edwin de Ocampo.

Un des tués «est l'homme qui transportait la bombe. Nous enquêtons pour savoir si il s'agissait d'un kamikaze», a déclaré de Ocampo.

Le gouverneur de l'archipel de Sulu, Sakur Tan, qui venait de débarquer d'un avion en provenance de Manille, a été légèrement blessé dans l'explosion, qui s'est produite à l'extérieur du terminal des arrivées, et a affirmé qu'il était la cible de l'attentat.

La bombe «a explosé derrière moi», a-t-il déclaré à la presse. «Je pense qu'il s'agissait d'un kamikaze».

L'auteur présumé de l'attentat a été décapité par l'explosion. Sa tête a heurté de plein fouet un des fils de Sakur Tan.

Selon le maire de Zamboanga, Celso Lobregat, l'explosion a eu lieu au moment où les passagers quittaient le terminal. Il ajouté que l'une des personnes hospitalisées était grièvement blessée.

L'attentat est survenu la veille de la visite prévue à Zamboanga de l'ambassadeur américain aux Philippines, Harry Thomas, qui devait inspecter des projets financés par l'agence américaine pour le développement international (USAID). Il a annulé son déplacement après l'attentat.

Zamboanga est une des principales villes de l'île méridionale de Mindanao, où opèrent plusieurs mouvements séparatistes, notamment islamistes, dont le groupe Abou Sayyaf accusés par les autorités de liens avec Al-Qaïda.

Le responsable militaire de la région, le général Benjamin Dolorfino, a indiqué que les autorités examinaient la possible implication d'Abou Sayyaf dans cet attentat.

Quelque 500 militaires américains sont stationnés dans la région de Mindanao depuis 2002 afin d'entraîner les forces philippines à combattre Abou Sayyaf mais leurs règles d'engagement ne les autorisent pas à prendre part aux combats.

L'archipel de Sulu est également un bastion du groupe Abu Sayyaf.