La Corée du Sud a lancé jeudi les plus vastes manoeuvres de défense anti-sous-marine de son histoire, près de la zone frontalière avec la Corée du Nord, en dépit des menaces de représailles agitées par Pyongyang, a annoncé le ministère sud-coréen de la Défense.

Le gouvernement de Séoul avait averti mercredi qu'il ne «tolérerait aucune provocation» durant les cinq jours de manoeuvres navales en mer Jaune. La Corée du Nord avait assimilé la veille ces exercices à une «invasion directe» et agité la menace d'une «riposte physique vigoureuse».

L'exercice est conçu comme un avertissement au voisin du Nord, après le torpillage, attribué à un sous-marin nord-coréen, de la corvette sud-coréenne Cheonan, qui a tué 46 marins sud-coréens.

Selon des responsables militaires sud-coréens, 29 navires, dont un sous-marin et un destroyer, 50 avions et 4 500 militaires de l'armée de terre, de la marine, de l'aviation et des garde-côtes prennent part aux manoeuvres.

Un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense a indiqué à l'AFP que les exercices de tirs sous-marins se dérouleraient près de Baengnyeong, l'île la plus proche de frontière maritime contestée avec la Corée du Nord.

Le Cheonan, que Séoul et Washington, s'appuyant sur les résultats d'une enquête internationale, accusent Pyongyang d'avoir torpillé, a coulé juste au sud-ouest de cette île.

Les États-Unis et la Corée du Sud avaient mené fin juillet leurs plus importantes manoeuvres conjointes visant à mettre en garde la Corée du Nord.

Le régime communiste nord-coréen, soutenu par Pékin, a toujours nié avoir torpillé le navire. Cet épisode a ravivé les tensions dans la péninsule, alors que la Corée du Nord a claqué la porte depuis plus d'un an des discussions entre six pays visant à la convaincre de renoncer à ses ambitions nucléaires.