Le Parlement népalais doit tenter pour la troisième fois d'élire lundi un premier ministre plus d'un mois après la chute du gouvernement de cette jeune République himalayenne en proie à une instabilité politique chronique.

Lors des deux tentatives précédentes, aucun des candidats n'avait obtenu les deux tiers des voix requises pour être élu par l'Assemblée constituante.

Le dernier gouvernement, qui a duré à peine plus d'un an, est tombé après son échec à rédiger dans les temps qu'il s'était imparti une nouvelle Constitution censée tourner la page de la sanglante guerre civile de dix ans entre l'armée et les rebelles maoïstes, achevée en 2006.

Les 601 membres du Parlement doivent trancher entre deux candidats: le dirigeant maoïste Pushpa Kamal Dahal ou le chef du parti centriste du Congrès, Ram Chandra Poudel, mais aucun des deux n'est assuré de remporter une nette victoire.

Le candidat maoïste pourrait obtenir le plus grand nombre de voix, les maoïstes ayant le plus grand nombre de représentants au Parlement. Mais il n'a pas réussi jusqu'ici à obtenir le soutien de plus petits partis dont il a besoin pour remporter la majorité nécessaire à la formation du gouvernement.

Le candidat du parti maoïste, qui a été au pouvoir pendant huit mois après avoir remporté les élections de 2008, n'est autre que l'ex-chef des rebelles maoïstes, aussi connu sous le nom de Prachanda, «le redoutable».

Il fut le premier ministre nommé après les élections de 2008 et démissionna en mai 2009 après un différend sur l'intégration des anciens rebelles dans l'armée régulière.

Les parlementaires avaient été élus en 2008 pour un mandat de deux ans afin de mettre au point une nouvelle Constitution et tourner la page de la guerre civile, qui a fait 16.000 morts. Leur mandat, qui s'est achevé le 28 mai, a été prolongé d'un an pour terminer le nouveau texte.

Selon des analystes, même si le candidat maoïste obtient le plus grand nombre de voix, la coalition à venir devrait être trop faible pour gouverner dans les faits.