Le parlement népalais a de nouveau échoué vendredi à élire un premier ministre après plus de trois semaines de vacance de la fonction, dans un contexte où les maoïstes veulent revenir au pouvoir.

Ni le dirigeant maoïste Pushpa Kamal Dahal, ni son rival Ram Chandra Poudel, chef du parti centriste du Congrès, n'ont obtenu les deux tiers des voix requises pour être élu par l'assemblée constituante.

Cette assemblée avait déjà échoué mercredi à désigner un nouveau chef du gouvernement pour ce pays himalayen fragilisé par une guerre civile de dix ans.

Un troisième candidat, présenté par le parti communiste, s'était retiré de la course mercredi, s'estimant incapable de réunir la majorité requise.

Vendredi, le dirigeant maoïste a réuni 241 voix sur sa personne, parmi les 599 parlementaires ayant participé au vote, et M. Poudel a obtenu 123 voix.

Un troisième vote de l'assemblée est programmé pour le 2 août, a annoncé le président du parlement Subash Chandra Nembang.

Les maoïstes, qui ont mené une sanglante guerre civile contre l'État de 1996 à 2006 avant d'arriver au pouvoir en remportant les élections de 2008, estiment qu'ils devraient prendre la tête du gouvernement car ils détiennent le plus grand nombre de sièges au parlement.

Leur candidat n'est autre que l'ex-chef des rebelles maoïstes, aussi connu sous le nom de guerre de Prachanda («le redoutable»). Il fut le premier ministre nommé après les élections de 2008 et démissionna en mai 2009 après un différend sur l'intégration des anciens rebelles dans l'armée régulière.

Les parlementaires avaient été élus en 2008 pour un mandat de deux ans afin de mettre au point une nouvelle Constitution et tourner la page de la guerre civile qui a fait 16 000 morts. Leur mandat, qui s'est achevé le 28 mai, a été prolongé d'un an pour terminer le nouveau texte constitutionnel.

Les observateurs ont mis en garde contre le risque d'une grave crise politique en cas de nouvel échec de l'élection d'un premier ministre.

Les États-Unis ont pressé jeudi les dirigeants népalais à former rapidement une nouvelle administration. Il faut «avancer sur les questions essentielles pour la stabilité du Népal et son développement économique», a déclaré à Washington le porte-parole du département d'État, Philip Crowley.